Des chenilles rongeuses ont méthodiquement dévasté les feuilles et en partie les épis de vastes étendues de champs de maïs, gombos, et aubergines, compromettant potentiellement la saison agricole en cours dans les communes rurales de Mankountan, Tougnifily, Manchon et Yogoya, et ce, depuis deux ans.
Les cultivateurs de ces régions ont alerté les conseillers agricoles, qui, à leur tour, ont transmis l’information à la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage de Boffa. Ils sollicitent des efforts en amont pour prévenir les dangers de l’insécurité alimentaire.
Abou Zabeur Bangoura, président d’un groupement agricole à Yogoya, une localité située à 15 km du chef-lieu de la commune rurale, témoigne : « Mon champ rizicole a été affecté par les chenilles légionnaires l’année dernière. Ce qui a causé d’énormes pertes. Nous voulions nous tourner vers le maraîchage, mais là aussi, les attaques se poursuivent. Les femmes qui ont cultivé du maïs et de la pastèque sont déjà touchées. Cela signifie que je n’aurai rien en maraîchage cette année.
Nous avons informé la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage à travers leurs agents techniques, et une mission du département est venue nous assister avec des produits phytosanitaires. Mais le problème persiste du côté des cultures maraîchères. Nous sommes très inquiets et demandons l’aide de l’État. »
Ousmane Tounkara, conseiller agricole, ajoute : « Les difficultés que nous avons constatées sur le terrain concernent les attaques des chenilles qui détruisent les cultures des paysans. Ensuite, d’autres m’ont rapporté que leurs piments et gombos tombent avant d’atteindre la maturité, ce qui représente un autre obstacle. Je leur ai dit qu’il existe des produits pour traiter ces problèmes, mais je ne peux pas prendre de décision moi-même. Je vais remonter l’information à ma hiérarchie. »
Abdoulaye Malcom Sylla, agriculteur et conseiller à la commune rurale de Tougnifily, précise : « Nous avons constaté dans plusieurs districts de Tougnifily des attaques sans relâche des chenilles. En quelques semaines, elles peuvent détruire de larges portions de terres cultivées. Le maïs, les gombos, les aubergines et le riz sont leurs principales cibles depuis deux ans. »
Enfin, le directeur adjoint de la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage, Keleti Condé, confirme : « Il est vrai que les chenilles ont attaqué les champs des paysans des communes rurales de Tougnifily et Mankountan. L’information nous a été transmise par nos conseillers agricoles sur place. Dès que nous avons pris connaissance de la situation, nous avons formulé une requête à la direction nationale de la protection des végétaux. En réponse à cette demande, une mission du département est venue avec des produits comme la chlorophylle et des kits phytosanitaires pour soulager les paysans touchés par ces chenilles légionnaires. »