Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian
CIAO

Urbanisme : quid du nouveau code de l’architecture, dix ans après son élaboration ?

Les architectes guinéens affirment avoir introduit depuis 2009 auprès du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction – devenu ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire – un nouveau Code de l’architecture adapté aux réalités actuelles du pays.

Depuis, ils soutiennent courir toujours derrière l’adoption de ce code. Sans succès. « Aucun des ministres qui se sont succédé n’a pu faire adopter ce Code. Or, il revient au ministre de l’introduire au Conseil des ministres pour validation et transmission à l’Assemblée pour validation », déplore Bouba Bah, président de l’Ordre national des architectes de Guinée.

L’année dernière, on nous a fait espérer en nous demandant de réintroduire à nouveau ce code. « Nous avons alors réimprimé le texte et nous l’avons déposé au ministère », explique Bah.

En exigeant l’adoption d’un nouveau code de l’architecture en Guinée – l’ancien date de 1985 –, les architectes entendent mettre fin à l’anarchie dans le secteur. Pour eux, l’anarchie qui règne dans le secteur de la construction n’est pas seulement due au non-respect des textes en vigueur (même s’ils ne prennent plus en compte les réalités du moment). Elle est surtout due à l’absence d’un texte actualisé. « Les conséquences, c’est l’anarchie au niveau de l’urbanisation, de l’architecture… Il suffit de regarder comment nos villes se présentent. Il y a aussi que l’écroulement d’immeubles est devenu récurrent. C’est des immeubles qui généralement projetés par des non professionnels ou des ingénieurs qui s’érigent en Architectes et essaient de faire des prestations d’architectes », a critiqué le président de l’Ordre des architectes.

Si le Code en souffrance est adopté, plus personne ne devrait construire sans l’intervention d’un architecte. En son article 15, il dispose : « conformément au Code de la Construction et de l’Habitation, toute construction nouvelle ou toute modification d’une construction ancienne doit être soumise à une autorisation de construire ou de modifier et exige l’intervention d’un Architecte. Quiconque désire entreprendre des travaux soumis à une autorisation de construire ou de modifier doit faire appel à un Architecte pour établir le projet architectural faisant l’objet de la demande de permis de construire ou de modifier, sans préjudice du recours à d’autres personnes participant soit individuellement, soit en équipe, à la conception. »

Au ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, on nous a confirmé que le Code actualisé de l’architecture a bien été introduit par les architectes. Sauf que personne n’a pu nous en dire plus…

Par ailleurs faut-il rappeler qu’en décembre 2019, le département de la Ville et de l’Aménagement du Territoire a organisé, grâce à l’appui technique et financier de l’ONU habitats et de l’Union Européenne, la première édition du Forum Urbain national de Guinée (FUNAGUI) avec pour thème central : “La gouvernance des institutions, l’urbanisation durable et les opportunités de croissance économique soutenable à l’horizon 2040”.

Ce forum, ont indiqué à l’époque les autorités actuelles de l’Aménagement du territoire, est consécutif à un constat évident et peu reluisant dans le secteur depuis plusieurs décennies. Une triste réalité qui est marqué, précisent-elles, par l’augmentation sans cesse de la population urbaine, la juxtaposition des quartiers huppés et des habitats précaires, l’occupation anarchique des espaces, la réalisation des constructions illégales jusque dans les domaines maritimes publics et ce, malgré les efforts multiples fournis çà et là par les acteurs du secteur de planification urbaine et de l’habitat.

Pour donc corriger cette situation, a rappelé le département de tutelle, la Guinée s’est dotée, il y a environ deux décennies de plusieurs instruments juridiques de planifications urbaines destinées à guider et orienter le processus d’urbanisation et habitation. ‘’C’est le cas du schéma directeur d’aménagement du territoire élaboré en 1991 mais qui a souffert dans son application. C’est à l’avènement de la troisième République, sous la clairvoyance du chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé, que le gouvernement qui, pour une gestion saine et efficace du secteur de l’urbanisme et du l’habitat, a initié entre autres actions, un programme ambitieux appelé ‘’grand Conakry 2040’’. Cette vision de monsieur de la République a pour but d’encadrer le projet ‘’Guinée émergente’’.  Cette édition de FUNAGUI a pour but de cerner les manifestations de l’insécurité foncière et énoncer les mesures à mettre en place pour une gouvernance de la terre pour une bien meilleure d’occupation de la terre tant en milieu urbaine que rural ainsi que dans les zones minières et dans les collectivités territoriales ‘’, ont déclaré en substance les autorités en charge de la Ville et de l’Aménagement du territoire à la faveur de ce forum.

Lire également : Guinée-Villes Durables : les travaux de la première édition du FUNAGUI lancés

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...