L’Office National des Pétroles (ONAP), représenté par son Directeur des Operations Pétrolières déclare devant les experts et acteurs de l’amont des hydrocarbures à UPSTREAM CONFERENCE à Dakar que le bassin Guinée regorge d’importantes structures géologiques qui selon les prévisions, contiendrait jusqu’à 10 milliards de baril de ressource de pétrole (Original Oil In Place- OOIP). Rassure-t-il !
Du 18 au 20 Juin 2019 s’est tenu à Dakar à Pullman Hôtel, le cinquième sommet de l’Afrique de l’Ouest en amont USWA19, organisé par ValeMediaGroup sous le thème « Promouvoir la coopération transfrontalière pour un avenir en Amont réussi de l’Afrique de l’Ouest » pour redynamiser le secteur de l’industrie pétrolière ». Cette rencontre des acteurs et partenaires de la sous-région précède la troisième conférence du Bassin MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Guinée Conakry) qui s’est déroulée également à Dakar en Octobre 2018à King Fahd Palace Hôtel sous le thème promotion du Contenu local. Cette dernière regroupait plus d’une centaine deCompagnies pétrolières junior et senior, et plus de 540 cadres du secteur pétrolier et gazier.
Le discours de bienvenue a été prononcé par Monsieur leSecrétaire Général du Ministère du pétrole et des énergiesdu Sénégal Monsieur Adama DIALLO qui dans son discours a exposé les efforts consentis par le gouvernement sénégalais depuis la découverte commerciale du gisement de Tortue par la compagnie junior KOSMOS à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Le plus remarquable de ces efforts est l’adoption par l’Assemblée Nationale sénégalaise la loi sur le contenu local. Il a plaidé pour une collaboration des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour résoudre ensemble les grandes problématiques du secteurdes hydrocarbures telles que la responsabilité sociale, l’environnement, la chaine des valeurs, la promotion du contenu local (le soutien des entreprises locale, le transfert detechnologie, la formation des locaux et le développement local).
L’Office National des Pétroles (ONAP) s’est fait représenter par une délégation conduite par le Directeur des Operations Pétrolières Monsieur DIALLO Mohamed Cherif, géologue & geoscientifique très actif et connu dans le milieu des experts et décideurs de l’Amont des hydrocarbures. Il a réussi devant ses homologues de la sous-région à pointer du doigt les problématiques que connait l’exploration pétrolière dans la sous-région en particulier dans les pays où la découverte commerciale du pétrole n’a pas encore vu le jour. Connu pour ces qualifications professionnelles et de son appartenance à l’Ordre des Géologues du Québec, il disait parler sous le contrôle de sonDirecteur Général Monsieur Famourou KOUROUMA ; qui également est en grande partie le propulseur de l’exploration pétrolière en Guinée ; en raison de l’investissement conséquent qu’il a mobilisé se chiffrant à environ 250 Millions de dollars US lorsqu’il était le Vice-président chargé des affaires africainesde la compagnie Americaine Hyperdynamics. Ces travaux de recherches se sont déroulés de 2007 à 2013 sur 25 000 Km2 de notre offshore. Ces études réalisées par un groupe d’expert Américain ont substantiellement valorisées le potentield’hydrocarbure de la Guinée et à favoriser l’arrivée et la manifestation de nouvelles compagnies multinationales comme TGS, PGS, Woodside, TOTAL, Schlumberger, Geopartners et tant d’autres.
Voici en détails le contenu de la déclaration technique du Directeur des Operations Pétrolières invitant les Etats de l’Afrique de l’Ouest particulièrement le MSGBC bassin à collaborer dans le cadre de partage d’information technique pour faciliter la compréhension de la géologie régionale du bassin et l’intégration des données pour une meilleure prise de décisionsur le choix technico-économique des prospects à forer sur l’ensemble du bassin. Cette déclaration a été faite devant les compagnies pétrolières nationales des Etats et une vingtaine de compagnies pétrolières indépendantes à savoir : British Petroleum BP, Haliburton, MODEC, Woodside, MAN Energy Solutions, Cos Petrogaz, GNPC etc. lors de la réunion privéeprésidée par Aminata Touré Directrice des Hydrocarbures du Sénégal sous le thème coopération transfrontalière des Etats de l’Afrique de l’Ouest en amont des hydrocarbures.
Merci Mme la présidente ;
Chers collègues et distinguées invitées à cette importante réunion privée.
« Le potentiel d’hydrocarbure de la Guinée est contenu dans 22 blocs pétroliers en offshore et 14 blocs prédéfinis en onshore tous ouverts et sont régis par un code pétrolier attractif révisé en 2014, un contrat type d’exploration et de partage de production et le décret d’application qui tiennent compte de l’intérêt mutuel des parties. Aujourd’hui le pays compte environ plus de 15 000 Km2 couverte de sismique 3D dont 8 094 Km2 sont en cours de traitement par la compagnie Norvégienne Petroleum GeoServices (PGS) qui vient d’achever la première phase du projet d’acquisition sismique 3D multiclient sur les blocs A3 et A4 situé à la frontière entre la Guinée et la Guinée Bissau. Sur les 80 000 Km2 de notre offshore, 65 000 Km2 sontencore non couverte par les sismiques 3D et 32 823 Km de sismique 2D sont disponible. Les données gravimétriques et magnétiques sont presque inexistantes. D’autres travaux comme la géochimie de sédiment de fond de mer et la photographie aérienne ont permis d’identifier des suintements d’hydrocarbure sur le plancher marin. L’intégration de l’ensemble des données ont permis jusqu’ici de mettre en évidence l’existence d’une dizaine de structure géologique dont l’évaluation de ressource indique des prospects importants à forer dans le bassin pétrolier jugé par de nombreux geoscientifiques comme étant une province pétrolière. C’est au crétacé que la formation et le craquage du pétrole a eu lieu dans notre bassin, les schistes noirs du cénomanien seraient la roche réservoir du système pétrolier indiquant une porosité allant de 18 parfois jusqu’à 30 pour cent. La probabilité de succès comprise entre 20 et 25 pour cent encourage énormément la poursuite des efforts de recherche.
La Guinée fut l’un des premiers pays de la sous-région à réaliser en 1977 son premier forage pétrolier nommé le GUI-2B1 dans le bassin Ouest Africain. Le puits foré a atteint la profondeur de 3 352 m dans le crétacé inférieur et 76 m de profondeur d’eau. Ce forage a relevé les premiers faits concrets sur la sédimentation marine. Le puits sec a marqué un énorme pas dans l’évolution de l’exploration des hydrocarbures de l’offshore Guinéen. L’existence d’hydrocarbure non commercial sur notre offshore a été confirmée et élucidé pour la première fois par le forage de sabu-1 foré jusqu’à une profondeur de 3600 m. Il a été implanté à 133 Km au Sud-Ouest de Conakry à une profondeur d’eau de 710m. Ce forage d’exploration a également intercepté une colonne d’eau contenant une fraction lourde, thermiquement et génétiquement pétrolifère. Le projet fatala a été réalisé dans le but de confirmer les conclusions tirées du puits de sabu-1. Ce puits a été implanté à 3 000 m d’eau (eau profonde) et a été clôturé à environ 5 530m de profondeur. Le puits implanté sur un piège stratigraphique de superficie 64 km2 montrait un prospect extrêmement important à réaliser. Malheureusement le système pétrolier Guinéen montreune géologie assez complexe. A mon avis le manque d’information géologique sur le bassin serait la raison essentielle de l’échec des puits réalisés jusqu’ici. Nous comptons mettre en place un vaste programme de recherche sur la sédimentation marine, la biostratigraphie et les grandes phases tectoniques qui ont affecté notre bassin pétrolier. Ces études permettront de faciliter les interprétations et la modélisation du bassin. Il existe plusieurs autres structures géologiques telles que : le baraka, le syli, le Nimba, Amina, Oasis, Yiki… dont le contexte géologique démontre un système pétrolier intéressant. L’évaluation de l’ensemble de ces ressources de pétrole est estimée à plus de 10 milliards de pétrole non encore découvert dans cette province pétrolière du MSGBC bassin.
Le MSGBC bassin a connu de nombreuses évolutions durant ces dernières décennies, il reste encore de nombreux travaux à réaliser à l’intérieur du bassin pétrolier que nous partageons ensemble. Les récentes découvertes de pétroles dans la région encourage les partenaires à y investir des fonds pour rehausser le niveau des réserves mondiales de pétrole. C’est pourquoi le partage d’information technique entre les pays membres facilitera la compréhension régionale du bassin et la modélisation du processus de formation des hydrocarbures sur cette partie jusqu’ici peu connue. Cette intégration de donnéeséliminera une grande partie des risques économiques liés auxtravaux de recherche pétrolière. Les partenaires pétroliers et les compagnies nationales doivent y penser afin d’accélérer les découvertes commerciales de pétrole dans la sous-région.
Récemment notre équipe locale (LOCAL TEAM WORK) a réalisé une excellente étude de reconnaissance sur l’Onshore. Les premières informations obtenues de ces travaux sont très satisfaisantes. L’observation des suintements naturels de pétroleet des émanations de gaz sur le bassin de Bowé a été confirmée et les études plus détaillées démontreront la similitude du point de vue géologie entre l’offshore et l’onshore. Ces indices nous laissent encore croire l’intérêt économique de notre bassin pétrolier.
Au nom du Ministre des Hydrocarbures Monsieur DiakariaKoulibaly et de son Directeur Général Famourou KOUROUMA nous remercions les organisateurs de cet évènement et les responsables des pays voisins pour leur implication à la bonne réussite de ce forum ».
Il faut noter que l’Office National des Pétroles (ONAP) sous tutelle du Ministère des hydrocarbures est aujourd’hui sur la lancée de redynamiser l’exploration pétrolière dans notre pays dans le même sens de la politique générale du Gouvernement qui consiste à multiplier les forages pétroliers sur l’ensemble du bassin. Les négociations directes seraient encoursde finalisation avec Total, Woodside et d’autres compagnies intéressées à accompagner la Guinée dans le cadre du développement de la recherche pétrolière.