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Université de Sonfonia: à peine fait Docteur Honoris Causa, Alpha Condé règle le compte à ses opposants

  «Lorsqu’un homme politique n’a pas un programme crédible, il fait appel à l’intelligence de la jeunesse. Lorsqu’il est incapable de mobiliser, il fait appel à l’ethnie…»

Le vendredi 22 mars, l’université, général Lansana Conté de Sonfonia, a attribué au président de la République, Alpha Condé le titre honorifique de Docteur Honoris Causa.

Devant des étudiants qui étaient massivement mobilisés, Alpha Condé déclaré qu’il a reçu par le passé beaucoup d’honneurs de distinctions honorifiques de ce genre. Mais ce dernier est celui qui l’a le plus marqué parce qu’il vient d’une université guinéenne, a-t-il indiqué.

«Un grand politicien a dit que la jeunesse a toujours raison. Le mouvement étudiant est par nature un mouvement contestataire. C’est ce qui fait son originalité et sa force. Cette constatation doit être positive et constructive. Ce qui a fait la particularité de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) créée par nos aînés après la deuxième guerre mondiale. Elle avait deux préoccupations, l’indépendance de nos pays et l’unité africaine. Quel que soit le positionnement politique d’un étudiant de la FEANF, le panafricanisme est fondamental (…). Qu’est-ce qui a fait la particularité de la FEANF ? C’’est sa défense de l’intérêt corporatiste des étudiants mais aussi son caractère révolutionnaire. Ce qui veut dire que les revendications des étudiants ne peuvent être résolues que dans le cadre de la résolution des problèmes de l’ensemble du pays (…)», a-t-il rappelé.

Poursyuivant, le chef de l’Etat Alpha Condé a affirmé que si en 1958 la Guinée a acquis son indépendance politique, le temps maintenant est venu de réaliser son indépendance économique. «Si vous avez l’indépendance politique sans celle économique, vous n’êtes pas indépendant», a fait remarquer le président Alpha Condé qui appelle la jeunesse à ne pas accepter de tomber dans le piège des hommes politiques.

«Lorsqu’un homme politique n’a pas un programme crédible, il fait appel à l’intelligence de la jeunesse. Lorsqu’il est incapable de mobiliser, il fait appel à l’ethnie. Je reprends que le mouvement d’étudiant est par nature contestataire parce que tous les mouvements évolutifs ont commencé dans les campus (…). Donc, inspirez-vous de la FEANF. J’ai été président de la FEANF, si je dois venir quelque part, je n’ai pas peur que les gens pagaillent. J’ai été contestataire pourquoi je vais avoir peur de la contestation. J’irai dans toutes les universités et débattre avec les étudiants. Ceux qui pensent qu’ils peuvent m’effrayer en brandissant des pancartes, ils se trompent, moi je n’ai pas peur. Je suis fier lorsque l’étudiant guinéen est contestataire. Cela veut dire qu’il mène le combat que nous avions mené contre la colonisation. Mais cette contestation doit faire progresser le pays  et non pour casser. Nous n’avons pas assez de bâtiments et si vous cassez le peu que nous avons. Nous avons été opposants Siradiou Diallo, Bah Mamadou, Jean-Marie Doré  et moi, mais jamais nous n’avons cassé un vélo à plus forte raison un véhicule ou une maison», a-t-il expliqué.

C’est un jury de neuf personnes dont une femme qui a décerné le titre honorifique de docteur Honoris Causa à Alpha Condé. Une composition qui n’a pas été du goût d’Alpha Condé.

«La Guinée est très en retard dans le domaine du genre. Sur neuf membres du jury, il n’y a qu’une seule femme. Il est important que la promotion du genre soit une réalité en Guinée. Cela ne peut être possible que lorsqu’il est affirmé dans notre loi fondamentale qui est la Constitution, qui doit protéger des personnes handicapées et les femmes. J’espère que l’université va montrer l’exemple et prochainement  le jury sera paritaire», a interpellé le président Alpha Condé

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