Réunis en association, des étudiants de l’Université de Kindia se sont lancés dans la culture du manioc pour subvenir à leurs besoins et surtout lutter contre la précarité à laquelle ils font souvent face. Leur objectif est d’aviter le vol, la prostitution,la mendicité et d’autres tares sociales. La culture du manioc constitue aujourd’hui pour ces étudiants un moyen efficace pour subvenir à leurs besoins avant l’arrivée des bourses d’entretiens qui retardent le plus souvent. Ces étudiants pratiquent la culture du manioc dans le district de Foulayah, aux alentours de l’Université de Kindia.
Théophile Loua, étudiant, explique les objectifs qui l’ont motivé à réaliser ces activités : « Nous avons décidé de faire cette activité pour plusieurs raisons dont entre autres la galère qui nous fatigue ici beaucoup. Imaginez nous qui venons de loin les parents ne sont pas là, à côté de leur éloignement la pauvreté est là. Après ton retour des vacances jusqu’à 9 mois presque même un franc on ne t’envoie pas, pourtant nous avons besoin de manger de payer notre location.
Avec le métier de taxi-moto, il y a les risques. Surtout si la moto ne t’appartient pas en cas de vol c’est des problémes. Il y a l’insécurité donc par peur de tout ces maux, nous avons préféré ce travail. Cela va permettre de vendre un peu mais aussi le jour que nous n’avions pas de riz à la maison, on peut venir enlever un pied pour aller préparer. Cela est mieux que d’aller s’arrêter sur la route pour faire le mendiant ou aller voler chez les autres.
S’il ya des activités champêtres, je mobilise mes amis pour aller travailler quand on nous paye, c’est ce qu’on utilise comme dépense d’ailleurs. Donc nous préférons cette activité, dès fois nos amis se moquent de nous mais cela ne nous dit rien » s’est-il réjoui
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Marcelline Leno, étudiante, s’est aussi réjouie de l’activité qu’elle mène avec ses amis : « Nous sommes tous étudiants. Nous évoluons ensemble, Je trouve que cette culture de manioc comme un moyen d’autonomie. J’ai eu aussi à planter quelques pieds de piments et d’aubergine.
S’il faut chaque fois aller à Foulayah marché où presque tout est cher à cause du nombre d’étudiants qui habitent la localité, mieux vaut cultiver ici. C’est moi qui prépare dès fois pour nous. Des fois nous pouvons avoir des graines de riz sans dépense. Mais avec ça, je peux au moins préparer du lafidi, on mange. Quand on est étudiante surtout issue d’une famille défavorisées, on n’a pas le choix. Je préfère cette activité qui me nourrit sans soucis que d’aller me laisser dans les mains d’un homme qui va briser ma carrière.
Nous pouvons faire jusqu’à 3 à 4 mois sans être payés. Imaginez que tu n’as ni argent ni nourriture, combien de fois c’est invivable, Les parents sur qui tu comptes eux aussi, ils n’ont rien. Nous faisons ces activités là pendant les congés des fois au lieu d’aller encombrer les parents nous préférons rester ici entreprendre les activités qui peuvent nous permettre de vive« , a-t-elle renchéri.
Ils faut rappeler qu’ils sont nombreux ces étudiants qui choisissent les activités champêtres mais aussi les manœuvres dans les chantiers de construction pour subvenir à leurs besoins. Une manière pour eux de combattre la galère et éviter de se prostituer.