A l’instar de leurs camarades d’autres institutions publiques d’enseignement supérieur du pays, les étudiants de l’université Julius Nyéréré de Kankan ont manifesté leur râle-le-bol ce jeudi 17 décembre dans l’enceinte de leur cour pour dénoncer la flambée des frais d’inscription et de réinscription.
Dès les premières heures de la matinée de ce jeudi, ils étaient plusieurs dizaines d’étudiants, munis de sifflets et de banderoles, à avoir pris d’assaut l’enceinte du campus. Très rapidement, les étudiants frondeurs réussiront à paralyser tous les cours qui étaient programmés. Par ces faits, ils veulent ainsi mettre les autorités universitaires sous pression pour qu’elles réduisent les frais d’inscription et de réinscription qui sont respectivement de 250 000 FG et 200 000 FG.
Sur ces banderoles qu’ils brandissaient, l’on pouvait lire : ‘’M. le ministre, nos parents sont pauvres !’’ ou encore ‘’250 000 FG, c’est trop !’’ ‘’200 000 FG, c’est trop, 50 000 FG, c’est bon, 30 000 FG, c’est mieux !
Arrivés devant le Rectorat, l’un de ces jeunes étudiants manifestants, Mohamed Lamine Conté est monté au créneau. « On est mobilisés pour que les frais universitaires puissent diminuer. L’année dernière, c’était 15 000 FG la réinscription et on demande cette année de payer 200 000 FG. L’année dernière, je suis venu ici avec 250 000 FG comme argent de poche. Cette année, on me dit que les frais d’inscription sont fixés à 250 000 FG, donc cet argent-là, je dois le manger ou bien je vais m’inscrire avec. Finalement, j’ai payé les 250 000 FG et j’ai fait deux mois sans argent. On en a marre ! Qu’ils soient aussi sensibles à notre condition de vie… » a lancé le porte-parole des étudiants de Kankan sous les salves d’applaudissement des camarades.
N’ayant trouvé aucun répondant, la meute d’étudiants, du campus, s’est invitée dans les rues de la ville avec leurs banderoles, les sifflets. Aussitôt, ils ont rallié le siège du gouvernorat de Kankan. En absence du gouverneur, ils ont mis le cap sur la préfecture. Sur place, Moussa Camara, étudiant au département des Mathématiques et porte-parole du collectif des étudiants pour la réduction des frais d’inscription et de réinscription (CERIR) niveau à Kankan a pris la parole en ces termes : « nous ne sommes pas là pour une manifestation inutile, on manifeste avec un objectif bien déterminé, c’est la diminution des frais d’inscription et de réinscription. Regardez la situation sanitaire aujourd’hui avec cette pandémie, l’Etat pleure, l’Afrique pleure, le monde pleure, mais pourquoi les étudiants ne vont pas pleurer. Nous en avons assez de payer de gros montants. Le pire, c’est qu’on voit aucun impact sur notre éducation. »
En réponse aux étudiants, le préfet Amara Lamine Soumah, a promis de faire remonter leurs revendications à ses supérieurs hiérarchiques. Au moment où nous mettons cette dépêche en ligne, la manifestation poursuivait son cours sans aucun dérapage notoire.
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