Nos oreilles prolongées jusqu’au niveau de l’Escadron mobile N°3 de Matam ont eu vent de la sortie de sa détention d’un des présumés kidnappeurs du vieil opérateur économique Elhadj Adourahmane Diallo, plus connu sous le nom d’Elhadj Doura.
L’adjudant Abdoulaye Manet, puisqu’il s’agit de lui, vient d’être déféré à la Prison civile de Coyah, nous append-on. Selon nos informateurs, le transfèrement de ce multirécidiviste et radié des effectifs de l’Armée guinéenne est intervenu ce mardi 19 juin 2018.
Une situation qui laisse perplexes nos sources qui soupçonnent là une volonté manifeste d’aider l’ancien adjudant Abdoulaye Manet à s’évader de cette concession carcérale au regard de la porosité de celle-ci pour un malfrat à la carrure de cet ancien militaire arrêté le 2 mai 2018 à Diécké et présenté comme un des principaux cerveaux du gang mis à l’index dans le kidnapping du vieil opérateur économique Elhadj Doura Diallo.
Cet octogénaire, convient-il de le rappeler, a enlevé le 5 décembre 2017 à Hamdallaye, en banlieue de Conakry alors qu’il se rendait à la mosquée pour la prière de l’aube. Il a été séquestré jusqu’à ce que mort s’en soit suivie le 19 du même mois, avant d’être enterré entre Coyah et Forécariah. Puis, exhumé pour des fins d’analyses médicales.
Au même moment, le gardien-chef de la prison civile de Kindia, Momo Sylla reste toujours en détention à Matam. Il est reproché à cet agent pénitentiaire d’avoir agi en complice dans la sortie de prison d’Abdoulaye Manet alors condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
Récidiviste des faits, Abdoulaye Manet et ses dix autres compagnons d’armes avaient été radiés des effectifs de l’Armée guinéenne au lendemain de l’attaque qu’ils avaient perpétrée contre l’opérateur économique Yéro Condé sur la nationale N°1 Kindia-Mamou, et sur qui ils avaient emporté 2,16 milliards de Francs guinéens, ainsi que de nombreux kilogrammes d’or. Ce, grâce à la bonne filature de leur complice Mohamed Tall, ingénieur en Télécoms, qui a suivi l’homme d’affaires depuis la gare routière pour le livrer à ses bourreaux qui l’attendaient à Mamou.
Lors de ces Assises de 2012, le dossier des onze militaires a été jugé. Outre les 15 ans de réclusion criminelle retenus comme peine contre les 5 militaires qui s’étaient fait arrêter, il avait également été retenu la réclusion criminelle à perpétuité contre les 6 autres fugitifs, dont l’adjudant Verny Pivi, fils de l’ancien ministre Claude Pivi en charge de la Sécurité présidentielle sous la première mandature d’Alpha Condé.
Ce transfèrement d’Abdoulaye Manet n’est-il pas fait à dessein en vue de l’aider à s’évader d’une geôle que certains assimilent à un péloton ne devant accueillir que de petits délinquants ? La question taraude l’esprit du commun des mortels.