Plusieurs manifestants contre la nouvelle Constitution ont été tués depuis le début des contestations. Mais si la majorité d’entre eux ont été inhumés, il reste toujours huit corps à la morgue du CHU d’Ignace, selon le Front national pour la defense de la Constitution (FNDC).
Les avocats des opposants à la nouvelle Constitution auraient entamé auprès du Procureur general des démarches visant à la restitution des corps aux familles des victimes. Ces démarches se sont soldées par échec.
“Le FNDC a le regret de constater le refus catégorique et injustifié du Gouvernement à restituer ces corps pour permettre au FNDC et aux familles des victimes de les enterrer dignement”, s’est indigné le FNDC à travers un communiqué rendu public dans la soirée du 25 juin 2020.
Plus loin, le FNDC déclare que le gouvernement a refusé de remettre aux familles des victimes le rapport des autopsies effectuées sur les corps: “Les familles des victimes se sont donc vues refuser le droit de disposer des rapports d’autopsie de leurs enfants. Suite aux dénonciations faites par des parents des victimes dans les médias, le Gouvernement veut procéder de façon clandestine à la restitution des corps aux familles sans leur transmettre les rapports d’autopsie qui établissent les causes de décès.”
La plateforme dirigée par Abdourahmane Sano justifie ce refus par le fait que le gouvernement a la volonté de cacher les preuves de la violence policière exercée contre les citoyens: “Aucune communication n’a été faite par les autorités car tout résultat d’autopsie qui confirme les morts par balle et l’usage des armes de guerre contre les manifestants est systématiquement dissimulé. […] Le FNDC condamne cette attitude inhumaine et irresponsable de M. Alpha Condé et de son Gouvernement qui s’évertuent à cacher la vérité de leur crime contre les populations. ”
En plus d’exiger le rapport d’autopsie, le FNDC demande une enquête international sur ces tueries: “Le FNDC exige la restitution immédiate des corps confisqués par le Gouvernement, la transmission de tous les rapports d’autopsie aux parents de victimes et réitère son appel à une enquête indépendante de la Cour pénale internationale (CPI) sur les nombreux crimes commis par le régime de M. Alpha Condé.”
Voici les noms des victimes dont les corps ne sont pas restitués aux familles: Mamadou Issa Bah, Mamadou Saidou Daillo, Mamadou Ciré Diallo tués en janvier 2020; Idrissa Barry et Souleymane Barry tués en février 2020 ; Mamadou Hafiziou Diallo, Ousmane Barry et Mamadou Saliou Bah tués en mars 2020.