Les violences ayant entrainé plusieurs morts à l’occasion du double scrutin législatif et référendaire et la pandémie Covid-19 qui fait des ravages à travers le monde étaient les principaux sujets à l’ordre du jour d’un point de presse animé au siège du PADES par les leaders du FNDC, ce mercredi 25 mars, à Conakry.
Dans son intervention, l’ancien Premier ministre Sidya Touré a rappelé que ces collègues du FNDC ont restitué la situation du pays dans son vrai contexte à savoir ce que le régime en place cherche à faire de la Guinée. « On cherche à faire de nous un pays à l’abandon, comme on entend dans certaines régions de l’Afrique, à faire en sorte que nous ayons des réfugiés, que les Guinéens s’affrontent, qu’ils se tuent », a-t-il indiqué. Et de s’interroger : « Tout cela pourquoi ? Un vieil homme de plus de 82 ans est accroché au pouvoir à Conakry pour faire quoi ? Honnêtement que peut-on dire de ce régime depuis dix ans ? ».
En réponse, le leader de l’Union des Forces Républicaines (UFR) estime que les Guinéens n’ont rien obtenu de la gouvernance actuelle depuis dix ans. « On met en place ce gouvernement pour satisfaire des individus de ce pays. En matière de route, de logement de santé, etc., c’est dix ans pour rien. Non content de ce résultat médiocre, après nous avoir amené à l’état néant, on dit non ce n’est pas assez, il faut qu’il reste-là. Je connais l’homme, je le connais personnellement très bien. Mais la totalité de ses amis aujourd’hui partout où tu vas, quand on évoque le nom d’Alpha Condé, les gens tournent le dos, je vous assure. Personne n’a envie de se réclamer de lui parmi ceux qui l’a rencontré avant », a relaté Sidya Touré.
Et de poursuivre en pointant un doigt accusateur sur la population qui, à son avis, se laisse manipuler. « Mais le problème c’est nous les Guinéens, la population guinéenne qu’on essaie de manipuler après l’avoir laissée à l’abandon. Ce régime essaie de nous rabaisser, de nous appauvrir. Nous ne sommes pas ce qu’Alpha croit que nous sommes. C’est pourquoi il faut relever la tête et refuser ce qui est en train de se préparer. Nous n’accepterons pas le référendum, nous n’accepterons pas le 3ème mandat, nous n’accepterons pas de nouvelles institutions issues de ces élections bidons », a-t-il lancé.
Pour l’ancien Premier ministre, la culture de la tricherie est instituée en Guinée, elle est perpétuée par des gens qui, a-t-il ajouté, n’ont pas d’autres cultures que de mentir, tricher, voler et tuer maintenant pour que cela soit. « Nous n’accepterons pas cela », a réitéré le leader de l’UFR.
Abordant la question des violences à N’Zérékoré, Sidya Touré a déploré cette situation dramatique et insisté sur l’envoi d’une commission d’enquête internationale dans la zone pour faire la lumière sur les massacres des populations: « Ce qui se passe à N’Zérékoré depuis trois jours dépasse l’entendement. On a l’impression d’être dans les grands lacs. On est en train d’assassiner nos compatriotes pour des questions d’opinion. Et c’est pourquoi j’insiste sur le fait qu’il faut une commission d’enquête internationale sur cette question. Ce n’est pas l’opposition guinéenne ou le FNDC qui le dit, on demande à ce que de manière libre et transparente, une commission soit envoyée dans cette zone. Alpha nous a habitués à cela en Forêt. En 2011, il a fait la même chose en Forêt, en 2013, il l’a fat, en 2014, il l’a fait pour Womey, ensuite il l’a fait pour Zogota. Chaque fois on le fait dans la même zone. A 1 000 km, on pense qu’on fait à cercle fermé. Nous exigeons cette commission d’enquête sérieusement ».
L’autre sujet de l’actualité qu’il a abordé c’est la pandémie Covid-19. A propos, M. Touré demande à la population guinéenne de ne pas attendre beaucoup de l’Etat guinéen dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. « S’il vous plait, prenez soin de vous en attendant, faites en sorte que les recommandations qui sont édictées par l’OMS, vous puissiez les suivre 24/24 puisque le gouvernement ne veut rien faire, il ne parle que d’élection. Faites en sorte que vous soyez à l’abri du Coronavirus, c’est extrêmement important », a réitéré Sidya Touré.
Et de conclure : « Et en même temps assurez-vous que la lutte que nous avons commencée, nous ne l’arrêterons pas de sitôt parce que nous n’avons pas atteint les objectifs nécessaires, utiles pour notre peuple afin d’aller de l’avant ».