Les femmes de l’opposition n’ont pas pu faire leur sit-in ce mercredi 21 mars devant le ministère de la justice. Puisque le centre-ville de Kaloum a été quadrillé par les forces de sécurité. C’est ainsi qu’elles se sont donné rendez-vous à l’ancien directoire de campagne de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à Dixinn. Ces femmes voulaient organiser ce sit-in pour réclamer justice pour les 94 personnes tuées lors des manifestations depuis le 3 avril 2011.
Nènè Oussou Diallo, présidente nationale des femmes du parti GRUP de Papa Koly, a rappelé qu’Alpha Condé avait dédié son pouvoir aux femmes : « Il a dit qu’il dédie son pouvoir aux jeunes et aux femmes. Et nous les femmes, nous lui disons que nous ne sommes pas contentes de lui. » Elle justifie ses propos par le fait que des femmes sont en train de se faire tuer, comme ce fut le cas de Mariama Bah.
«[…] Nous le (Alpha Condé, ndlr) combattrons. Et moi, je le combattrai jusqu’à ma dernière énergie. J’ai perdu des parents, des neveux. Vous voyez cette femme là ? Elle avait le droit de vivre. Une pauvre femme qui ne cherchait qu’à vivre devant sa porte, on l’a fusillée, laissant derrière elle ses enfants», s’est-elle indignée, avant demander qui va s’occuper de ces enfants.
A force de parler, la colère de Nènè Oussou monte, mais la détermination aussi.
« Dites au pouvoir que nous sommes plus décidées que lui. Ils ont encore la solution. S’ils veulent que ce pays là devienne un pays de droit, ils le peuvent. Tant qu’ils ne nous montrent pas ceux qui tuent nos enfants, moi personnellement, je suis prête à me sacrifier pour les vies qui sont tombées. Je suis prête à donner ma vie pour que justice soit faite. Et s’ils n’arrêtent pas on va prendre des bidons d’essence pour aller nous immoler devant le ministère de la justice. On lui donne deux jours », a-t-elle menacé.
Alhassane Bah