La convention du parti au pouvoir démarre ce mercredi, avec comme clou de cet événement grandiose, l’investiture du candidat du Rpg arc-en-ciel à la présidentielle du 18 octobre. Et comme il fallait s’y attendre, c’est bien Alpha Condé qui sera désigné pour porter les couleurs du parti, lors de ces joutes électorales, dont l’issue pourrait lui permettre de rempiler pour un troisième mandat, une expérience qui risque de ne pas être un long fleuve tranquille.
En décidant de briguer un mandat de plus, contre toutes les objurgations, au-delà de la norme admise, Alpha Condé ne fera qu’exciter les rancœurs des opposants à son projet de s’éterniser au pouvoir. Mettant ainsi en péril les chances de mener le pays à une alternance.
Comme on le voit, aucun suspense n’entoure cette convention du parti au pouvoir. L’unanimité étant déjà faite autour du président, comme étant le meilleur choix pour représenter la majorité présidentielle au scrutin du 18 octobre.
Le ton a été donné par la Coalition démocratique pour le changement dans la continuité (Codecc), qui s’est montrée très prévenante à l’endroit de la personne du président, lors d’une convention organisée ce 02 août. Cette coterie a saisi l’opportunité pour piédestaliser leur champion.
C’est tout naturellement que le professeur Alpha Condé fut plébiscité par l’assemblée des participants, au terme d’un inventaire à la Prévert, des acquis de son régime.
Et à la faveur de cette convention qui vient de débuter ses travaux, le Rpg arc-en-ciel ne fera que s’inscrire dans cette voie toute tracée par ses alliés. En suivant le tempo.
Exit donc toutes ces vertus démocratiques que cette formation politique avait incarnées, pendant que sa longue traversée du désert. Quand on sait que le leader du Rpg fut un héraut de la lutte contre la dictature sur le continent.
Alpha Condé se targuait en effet de ne faire ni compromis ni compromission avec le pouvoir de Conakry. Une constance qui lui a valu le respect de ses pairs de l’opposition.
Mais voilà que ce leader intransigeant, parvenu aux affaires par un tour de passepasse dont lui seul, a le secret, s’est évertué à servir les mêmes plats avec les mêmes ingrédients que ses prédécesseurs. En s’opposant à toute alternance politique au grand dam d’un peuple stupéfait.
Si de Gaulle disait je cite : « mieux vaut partir cinq ans trop tôt que cinq minutes plus tard ». Le chef de l’Etat et son entourage trouvent eux, que 10 ans de règne sont insuffisants pour une personnalité de sa trempe. D’où leur approbation d’un « changement dans la continuité ». Quitte à retomber dans les ornières du passé.
Alpha Condé pourra certes se faire élire, haut la main, à la faveur de la prochaine présidentielle, en cas de boycott de l’opposition. Mais cela ne fera qu’ouvrir la boîte de pandores. Face à une opposition qui ne s’avoue pas vaincu. Car dans cette épreuve de force engagée avec l’exécutif, le Fndc jure d’avoir le dernier mot.
De son côté, le collectif pour la transition en Guinée (Ctg), un mouvement basé dans l’hexagone a ouvert un autre front contre le régime de Conakry.
Le Ctg entend s’attaquer à la corruption, considérée comme le talon d’Achille de la gouvernance Condé. C’est dans cette optique que le mouvement vient de déposer une plainte contre certaines grosses huiles du système au parquet national financier de Paris.
Le Ctg pointe une opacité dans la gestion du secteur minier guinéen, et compte se pourvoir d’arguments solides dans sa lutte.
A l’allure où vont les choses, le président risque d’avoir en face de lui, une coagulation de mécontentements aussi bien à l’interne qu’en dehors de la Guinée. Un vrai chemin de croix.