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Tribunal militaire : le général Sadiba Koulibaly donne les raisons de son retour à Conakry

Accusé de ‘’désertion à l’étranger et de détention illégale d’armes’’, l’ex-chef d’état-major général des armées, le général Sadiba Koulibaly, a comparu ce jeudi 13 juin 2024 devant le tribunal militaire permanent de Conakry.

À l’ouverture de l’audience, l’accusé a plaidé non coupable des faits à lui reprochés. Son interrogatoire a commencé par les motifs de sa présence en Guinée.

 À la barre, il a expliqué les circonstances de sa visite en Guinée en ces termes : « j’ai passé cinq mois sans salaire. Les autres ont été mutés et ont été autorisés à rejoindre leurs familles. Mais malgré tout cela, j’ai fait don de moi-même. J’ai utilisé mon propre argent pour faire fonctionner l’ambassade. J’ai écrit au département des Affaires Etrangères de Guinée pour me rendre à Conakry afin de régler le problème. Mais, je n’ai pas reçu d’autorisation expresse pour rejoindre Conakry. De mon point de vue, j’ai mentionné dans la lettre que je venais. S’il y avait eu une objection, on aurait pu m’appeler pour me dire : « non, tu restes là-bas à Cuba. » Je suis venu à Conakry parce que tout le personnel de l’ambassade l’avait sollicité. Je ne suis pas venu pour un problème personnel, je suis venu pour la cause de tout le personnel de l’ambassade pour une question financière. Je suis venu à la demande du personnel de l’ambassade et dans la lettre, j’ai mentionné « visite officielle ». Ce n’est pas une permission que j’ai demandée. J’ai informé le ministre que je venais en Guinée. Je suis venu à Conakry sans autorisation expresse de mes supérieurs. Je suis là pour les besoins de l’ambassade et du personnel de l’ambassade. »

Avant de venir en Guinée, l’ex-chef d’état-major inter armes a dit avoir tenté de résoudre les difficultés financières à distance, mais sans succès.

« Avant d’être là, j’ai écrit au département et le DAF du ministère m’a dit de faire venir le financier en Guinée. Celui-ci est venu par deux fois pour ouvrir un compte à la BCRG au nom de l’ambassade de Cuba. Le financier de l’ambassade avait épuisé toutes ses options pour régler le problème, mais c’était impossible. Entre-temps, le compte a été créé à la BCRG et les virements se faisaient à Cuba. Mais quand on allait à la banque à Cuba, on n’avait pas l’autorisation de retirer de l’argent. Il fallait transférer l’argent à Madrid pour l’obtenir. Vu tous ces problèmes, j’ai quitté La Havane le 22 mai. Le 27 mai, je suis allé au ministère pour démarcher. Le ministre m’a mis en rapport avec le DAF. Je ne peux pas dire que j’étais en désertion. Le ministre des Affaires Étrangères savait que j’étais en Guinée. On dit à quelqu’un qu’il est en désertion quand il quitte son poste et qu’on ne sait pas où il est, on appelle cela désertion. Mais le ministre savait que j’étais en Guinée ».

Faut-il rappeler que le général Sadiba Koulibaly, ex-chef d’état-major général des armées et membre du CNRD, la junte militaire au pouvoir à Conakry depuis le 5 septembre 2021, a été interpellé manu militari il y a quelques jours à son domicile à Kountia. Avant d’être auditionné longuement par la DCIJ de la gendarmerie puis poursuivi par le tribunal militaire permanent de Conakry avec six de ses gardes du corps pour « désertion à l’étranger et de détention illégale d’armes ».

Le général Sadiba Koulibaly justifie l’origine des armes saisies à son domicile

 « (…) Je n’ai jamais détenu illégalement une arme. Depuis 2008, lorsque j’étais à l’école militaire de Maneyah, j’ai écrit en bonne et due forme au magasin d’armement de l’école militaire de Maneyah avant de recevoir l’arme un PMAK. À chaque fois qu’il y a eu des contrôles d’arme, on m’appelait toujours pour me demander si j’ai l’arme. C’est une arme à dotation individuelle.

Concernant les autres armes, les gardes du corps qui sont en service chez moi qui sont au nombre de douze, chacun est doté d’une arme pour leur permettre d’assurer le service pour lesquels ils ont été déployés chez moi. Donc, à part ça, je ne détiens aucune autre arme.

Logiquement l’arme devrait être retournée dans le magasin d’armement mais c’est pour éviter que l’arme soit utilisée à d’autres fin plus graves que j’ai donné l’instruction que l’arme soit gardée chez moi. En partant pour Cuba en tant qu’Ambassadeur par Intérim, j’ai laissé l’arme chez moi. Parce que chacun est responsable de son arme.

Je ne pouvais pas aller avec l’arme à Cuba. Après ma nomination à Cuba, le garde du corps qui est resté à la maison est tombé malade. Si la personne qui assurait ma garde est malade et qu’elle est admise à l’hôpital, j’ai estimé qu’il me fallait assurer sa protection. J’ai pris son arme pour garder chez moi. Connaissant toutes les histoires d’armes en Guinée, j’ai pris l’arme pour la mettre chez moi  », a-t-il déclaré.

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