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Transports et état d’urgence sanitaire : un équilibre très ténu, qu’un petit rien peut rompre

Dans notre dernière livraison sur la gestion de cette problématique du coronavirus,  nous avions dit qu’un statu quo tacite, avait été trouvé par les différentes parties prenantes au dossier. D’un côté, les agents de la sécurité routière chargés de veiller à l’application des mesures contenues dans le décret portant état d’urgence sanitaire, de l’autre, les transporteurs  du  secteur privé sommés de respecter les termes du décret, au titre du nombre de passagers à transporter par véhicule. Entre les deux, se retrouvent les citoyens, demandeurs de moyens de déplacement pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Le tout baignant dans une atmosphère de hantise due à l’apparition de ce funeste coronavirus ou Covid 19 qui fait des ravages à travers le monde, n’épargnant pas même les nations les plus développées que l’on croyait pourtant être à même de s’en défendre. Voilà pour le décor !

Bien entendu que dans ce tableau qui ressemble à s’y méprendre à un scénario à multiples suspenses, l’une des parties estime ne pas trouver son compte. A les entendre, les transporteurs, puisque c’est bien d’eux qu’il s’agit, s’estiment perdants sur toute la ligne dans cette stratégie édictée par le pouvoir central. Tout en affirmant être conscients de la pertinence du péril qui guette tout le pays et de la nécessité de participer à son éradication, ils n’accueillent cependant pas avec le sourire, la règle qui leur est imposée de ne transporter que trois passagers au lieu des six habituels. Ils s’estiment perdants sur toute la ligne, vu que leurs recettes coutumières sont réduites de moitié alors que le contrat qui les lie à leur patron n’est pas modulé.

Aussi, sollicitent-ils la bienveillance de l’autorité pour que des mesures d’accompagnement leur soient accordées, notamment en réduisant le prix du carburant à la pompe. Pour étayer leur thèse, ils évoquent son coût revu à la baisse à l’international et l’engagement contracté, d’accord-parties, entre gouvernement et syndicats, de respecter la règle de la flexibilité des prix. De même, il est souhaité que cette réduction du nombre d’occupants par véhicule soit élargie à tous les types de transport, qu’ils soient privés ou publics, à titre onéreux ou gratuits. Dans ce listing on fait mention des bus, des véhicules personnels, de  ceux de l’administration et des services de maintien d’ordre. Ainsi qu’on en juge, les sollicitations ou revendications, c’est selon, ne manquent pas  de mordant, sinon d’aplomb. Mais, vous noterez que rien de tout cela n’est formel. Tout est dit de manière biaisée, comme en sourdine, telle une rumeur ondulante. Pendant ce temps, les citoyens ne savent plus comment et où s’embarquer et à quel prix ? (sous entendu, le coût du transport et le risque de contamination).

C’est cette situation larvée qui avait prévalu vendredi dernier, premier jour de l’état d’urgence sanitaire. Mis en face de cette nouvelle réalité, sans préparation préalable, les services de sécurité, les transporteurs et les usagers avaient comme convenu, de manière abrupte et informelle, de se donner le temps jusqu’à lundi, pour que tout rentre en ordre.

C’était sans compter que ce semblant d’accord fondé sur le virtuel, n’avait rien de rassurant. Il ne reposait sur rien de formel et ne pouvait produire que de la chimère.

Ce matin donc, tous ceux qui y avaient cru se sont réveillés, confrontés à une réalité qui n’avait rien d’agréable. L’offre de transport était nettement insuffisante pour couvrir les énormes besoins. Beaucoup de taxis et de minibus sont restés garés, faisant la part belle aux clandos et taxi-motos qui ne se sont pas privés d’en profiter. Personne n’a respecté la nouvelle règle du décret qui a déterminé le nombre de passagers. On a rempli les véhicules comme d’habitude, parfois même en surcharge, vu le grand besoin créé par la rareté des moyens de locomotion qui a prévalu jusque dans la soirée.

Au même moment, nous apprenons que le coût du transport connaît une nette hausse sur bien de destinations. En plus de celui de certaines denrées de première nécessité !

Ainsi qu’on le voit, les positions n’ont pas varié d’un iota. Plutôt, chez les transporteurs, elles sont remontées d’un cran. Pendant que du côté des autorités, c’est encore motus.

Et c’est bien là une situation qui ne saurait s’éterniser, vu les enjeux auxquels le pays est confronté avec la propagation du coronavirus, ce fléau mondial qui se mue en pandémie, à l’assaut de l’humanité entière. Avec aussi, ce qui semble être un bras de fer engagé entre l’Etat qui édicte une règle, dans la dynamique du même combat contre le coronavirus et les transporteurs qui traînent, voire rechignent à obtempérer.

Vivement, que les décideurs trouvent la solution idoine pour débloquer cette situation périlleuse qu’on ne doit pas laisser perdurer. Pour le grand bien de notre pays !

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