Qualifier le transport par motos taxis de source de risques pour les usagers, est loin d’être une exagération. C’est une certitude ! Il suffit de les voir conduire, pour s’en convaincre. Il est vrai que, malgré les risques connus et vérifiables, cela n’atténue en rien la grande utilité qu’on leur reconnaît, dans le transport routier de personnes, à travers tout le territoire national. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les motos taxis, formellement reconnues pour être dangereuses, sont aujourd’hui incontournables.
Cette vision tient au nombre d’accidents qui impliquent ces engins. A ce jour, les motos taxis passent en tête de liste dans la plupart des catastrophes routières qui surviennent chez nous. Et dieu seul sait, combien on en compte tous les jours, dans les centres urbains et en rase campagne. Ces accidents entraînent des morts, des blessures graves, comme les traumatismes crâniens et les fractures multiples, mais aussi, des infirmités. Une situation qui est en passe d’être un véritable fléau. En tout cas, à ce jour, il constitue un problème de santé publique qui interpelle la société toute entière, les autorités, en premier. Elles ont la lourde charge de protéger les populations.
Le problème est grave et urgent, d’autant que ce sont principalement les jeunes qui sont touchés. Or, ils constituent la couche la plus active de la population qui participe à faire bouger les lignes, dans le sens du progrès de notre société. Il faut donc réagir au plus vite, pour éviter de compromettre le développement socio-économique du pays, pour ne pas dire, tout simplement, l’avenir. Eh, oui, le mot est juste. C’est bien de cela qu’il s’agit.
Si on ne peut arrêter le phénomène, autant donc le formaliser pour mieux le gérer, le structurer et l’accompagner. Les autorités l’ont compris, qui intègrent de plus en plus la question, dans leurs priorités. D’ores et déjà, des dispositions sont prises, pour enrayer le mal ou à tout le moins, le contenir et prévenir ses effets. C’est ainsi que le département des Transports, à travers la DNTT (direction nationale des transports terrestres) et l’AGUISER (agence guinéenne de la sécurité routière) a entrepris de réglementer le secteur, mais aussi, de sensibiliser et former les acteurs qui l’animent, notamment la police routière et les conducteurs de motos taxis.
A titre d’exemple, nous évoquerons la signature, le 27 mars dernier, de l’arrêté A/2023/1092/MT/CAB/SGG, portant réglementation du transport de passagers de de marchandises par moto taxi et tricycle en République de Guinée et le communiqué radiotélévisé, du même ordre, signé par le Ministre des Transports.
Il y a aussi, la série de formations initiées par l’AGUISER à l’intention des acteurs qui évoluent dans ce secteur. Cet important volet a ciblé, dans une première phase : 33 agents verbalisateurs et chargés de constat des commissariats spéciaux de la police routière du Grand Conakry et 75 conducteurs de motos taxis qui évoluent dans la capitale (à raison de 15 par commune).
La formation s’est déroulée du 12 au 15 avril. Elle a porté sur le code de la route, les règles générales de la circulation, la conduite défensive, les exercices pratiques de conduite motocycliste… En même temps, l’accent a été mis sur la connaissance et l’appropriation parfaite d’un certain nombre de documents officiels en vigueur, comme l’arrêté et le communiqué, ci-haut référencés.
Cette étude de documents spécifiques à la législation et à la réglementation des Transports Terrestres dans notre pays, a également porté sur le décret D/2018//110/PRG/SGG promulguant la Loi L/2018/023/AN du 20 juin 2018 sur le code de la route de la République de Guinée et le mémento sur les infractions au code de la route guinéen et les sanctions encourues. On peut dire, sans verser dans un optimisme béat, que les bénéficiaires ont été assez bien outillés pour répondre à l’attente, à la fois, des autorités, mais aussi des citoyens.
Les responsables de la police routière et du syndicat des motos taxis ont, tour à tour, traduit leur satisfaction pour la qualité de la formation reçue et souhaité qu’elle soit dupliquée sur l’ensemble du territoire national. Pour eux, quand la formation qui améliore les comportements est élargie au plus grand nombre d’usagers, on aboutit inévitablement, à une meilleure sécurité routière pour tout le pays.
Ces avis utiles et très inspirés ont eu un écho favorable. M. Thierno Barry, Directeur Général de l’AGUISER, initiateur de la formation, a saisi l’occasion pour délivrer un message de remerciements et d’encouragements à tous les participants, afin qu’ils traduisent sur le terrain les acquis engrangés pendant la formation. En outre, il a réaffirmé l’engagement de son institution à participer pleinement au renforcement de la sécurité routière dans notre pays, par tous les moyens qui lui sont conférés.
Vivement, que cette espérance se traduise concrètement sur nos routes car, la sécurité routière, c’est chacun de nous !