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Transport inter urbain avant et après la Tabaski : la valse des tarifs

Jamais engouement pour les déplacements ne se fait sentir en aussi grande proportion, qu’à la période d’avant Tabaski. Le nombre de fidèles musulmans  engagés à célébrer cet important événement religieux auprès des parents, au village, est en hausse constante. Pour rien au monde, ces adeptes de cette tradition ne manqueront à ce devoir. C’est alors que les gares routières de la capitale font leur plein et renvoient même du monde. La dernière fête n’a pas dérogé à cet invariant. Loin de là! Elle a même été, de toutes celles qui l’ont précédé, la plus difficile dans le genre. L’opinion s’en est largement saisie et a mis à l’index le manque de planification de ce secteur de transport en commun, dont les animateurs semblent surpris par la grande affluence de voyageurs.

A l’analyse, l’on retiendra peut être la relative insuffisance de véhicules pour couvrir dans un court délai, des besoins énormes en déplacements, exprimés au même moment, par des milliers de personnes. Une vraie gageure, s’il en est, quand on pense au dispatching nécessaire pour permettre à chaque postulant de rallier son village à l’intérieur du pays. Un défi, certes, pas facile à relever, mais du domaine du possible. Comme dit plus haut, il suffisait juste d’anticiper. Se préparer à y faire face, en évitant toute improvisation. Ainsi, cette situation d’encombrement majeur ne serait pas arrivée ou, si oui, elle aurait été mieux gérée.

Mais là, elle a donné naissance dans les zones d’embarquement à des encombrements, des cris, des bousculades, des frustrations, des retards et bien d’autres désagréments. Et plus grave que tout ceci, les voyageurs ont été confrontés à de la surenchère sur les frais de transport. Les prix habituels vers toutes les destinations ont été relevés, dans l’ordre de 80%. Pour se rendre à Labé, par exemple, il a fallu débourser 200 000 GNF, au lieu des 120 000 habituels.
L’argument massue avancé pour justifier cette hausse inattendue a été qu’il n’y a pas de ‘retour’. C’est à dire que les véhicules affrétés ne trouvent pas de passagers au retour. Les chauffeurs ont donc le choix entre, revenir à vide ou attendre plusieurs jours, des passagers hypothétiques. Dans leur logique spéculative, autant donc compenser ce risque de perte sèche en gonflant la mise.

D’autres chicanes sont évoquées, sur fond de récriminations: on cite le cas des routes qui sont cataloguées mauvaises, surtout en cette saison des pluies, du carburant  dont le prix  vient d’être augmenté à la pompe, etc.

Tout cela montre clairement que l’on se rattrape sur le dos du voyageur. Il est à espérer que cette hausse ponctuelle du prix de transport ne soit qu’un épisode impromptu qui a pris fin, définitivement, avec la fête.

Au-delà de cet aspect organisationnel et pécuniaire, des effets induits sont observés. C’est le cas du transport irrégulier de passagers, communément appelé clando, qui apparaît au grand jour.

Quoique formellement interdit, ce mode de transport est aujourd’hui, tout, sauf clandestin. Il est pratiqué de façon ostensible. Ses auteurs sont convaincus d’être tolérés, même plébiscités, parce que comblant un manque à gagner dont souffre la population. C’est sans doute pour cela, qu’ils se livrent à une forme de chantage, l’air de dire : ’voyez-vous, nous sommes utiles, puisque nous contribuons à résorber la forte demande de transport que les autorités n’arrivent pas à satisfaire’.

Pendant ce temps, il est à noter qu’ils ne satisfont pas aux critères requis pour exercer l’activité. Ils font de la concurrence déloyale aux transporteurs agréés. Et le pire, c’est que l’illégalité de leur situation ne leur permet pas de souscrire une police d’assurance. En cas d’accident, c’est donc la croix et la bannière pour leurs victimes qui ne bénéficient d’aucune prise en charge.

Malgré cela, ils sont de plus en plus nombreux, ces clandos. Plein de propriétaires de voiture s’y adonnent, avec tous les risques y afférant. On y compte toutes les strates socioprofessionnelles : des patrons aux simples chauffeurs, en passant par les fonctionnaires, les sans-emploi et toute la faune d’adeptes du système D. D’aucuns en vivent, d’autres cherchent, disent-ils, juste le prix du carburant.

L’état est fortement interpellé pour mettre de l’ordre dans ce secteur vital des transports en commun dont les règles sont fixées et même, assez bien connues. Il suffit juste qu’on les applique.

La diversification et le développement des modes de transport restent essentiels, si l’on doit couvrir correctement les énormes besoins qui se manifestent dans ce cadre précis et conditionnent l’émergence dont nous rêvons tous, pour notre cher pays.

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