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Transition : le coup de semonce d’une Cédéao en goguette (Éditorial)

Une semaine à peine, après la tenue du 63è sommet des chefs d’État de la Cédéao à Bissau, c’est le pied au plancher que quatre dirigeants de la sous-région se sont réunis de nouveau autour du président en exercice de l’organisation ouest-africaine, Bola Tinubu, pour plancher sur les maux qui gangrènent cette partie du continent, à savoir les coups d’État et le terrorisme. Comme il fallait s’y attendre, ce mini-sommet a été mis à profit pour définir de nouvelles orientations à adopter, pour dissuader les militaires velléitaires, tout en endiguant le fléau djihadiste dans la région.

Deux questions nodales étaient au cœur de cette rencontre au sommet, qui s’est déroulée mardi dernier dans la capitale nigériane. Il s’agissait respectivement de la situation politique, relative aux transitions en cours en Guinée, au Burkina Faso et au Mali. Et du non moins préoccupant volet sécuritaire. Avec ces hordes djihadistes qui écument la bande sahélo-saharienne.

Ce sont là les deux versants d’une même montagne, et auxquels le tout nouveau président en exercice de la Cédéao compte s’attaquer bille en tête.

Grisé sans doute par le coup double qu’il vient de réussir, en raflant la présidentielle de son pays, et en se hissant dans la même foulée à la tête de l’institution régionale, Bola Tinubu marche sur l’eau.

Et c’est fort de cette baraka que le président entend se déchaîner comme un cyclone, au-delà de son pays, pour remettre les choses à l’endroit dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Le mardi 18 juillet donc, le joyeux luron et trois de ses pairs dont le Béninois Patrice Talon, le Nigérien Mohamed Bazoum et le Bissau-guinéen Umaru Embalo Sissako, ont donné un coup de semonce aux présidents des trois transitions.

En les conviant à œuvrer pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans leurs pays respectifs. Que sont la Guinée, le Burkina Faso et le Mali.

Le Sommet de la troïka présidentielle, qui a connu la présence de M. Omar Alieu Touray, président de la commission de la Cédéao, a réitéré l’engagement de l’organisation régionale à apporter son soutien pour la tenue d’élections libres, inclusives et transparentes dans chacun des trois pays concernés.

C’est dans cet esprit de renouveau à la tête de l’institution, que Patrice Talon a été mandaté à prendre langue avec les chefs d’État des pays en transition. A travers une visite de terrain dans les trois capitales. Histoire de constater de visu le niveau d’exécution des chronogrammes mis en œuvre de concert avec la Cédéao.

Quant au volet concernant l’insécurité qui secoue une bonne partie de l’Afrique subsaharienne, la troïka, au nom des chefs d’État de la sous-région, n’entend pas y aller de main morte. Elle s’est donc engagée à prendre le problème à bras le corps, à travers un financement du mécanisme de sécurité par des ressources propres de la région.

Une approche qui permettra de réussir l’opérationnalisation de la force régionale, en gestation. Et dont la création vise à combattre aussi bien le terrorisme, que les menaces contre la démocratie.

C’est là une belle profession de foi de la part du nouveau président en exercice de la Cédéao. En tant que dirigeant de la première puissance économique et militaire de la région, Bola Tinubu a certes les moyens de sa politique. Mais nous ne devons pas occulter l’adage selon lequel « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

Attendons donc de voir comment tous ces projets pourraient se matérialiser en actes concrets. En d’autres termes, si les putschistes ne vont pas avoir Tinubu à l’usure. Surtout que nos Etats ne sont d’accord que sur leur désaccord.

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