La parole donnée est sacrée !Comme il l’avait annoncé en fin d’année, le colonel Mamadi Doumbouya, à travers un geste d’une grande portée humanitaire et en accord avec la CEDEAO, a consenti à ce que l’ancien chef de l’Etat, Alpha Condé, s’envole vers les Émirats arabes unis pour des raisons de santé.
Rien de surprenant à cela. Depuis son avènement au sommet de l’Etat guinéen, à la date désormais historique du 5 septembre 2021, un constat s’impose : le Colonel Mamadi Doumbouya dit ce qu’il fait, et fait ce qu’il dit. Il ne faut pas chercher ailleurs l’impressionnant crédit dont jouit le Président du Comité National du Rasemblement pour le Développement (CNRD) auprès des populations guinéennes, qui voient en lui l’homme par lequel viendra le salut.
Une responsabilité qu’il entend assumer dans toute sa plénitude, avant de clore la présente transition, en passant le témoin au terme d’un programme de refondation de l’Etat et à la suite de l’organisation d’élections libres, crédibles, équitables et inclusives.
Dans son adresse à la Nation, le 31 décembre dernier, il a tenu à préciser, une nouvelle fois, qu’il n’est candidat à rien. Par conséquent, il n’a nullement l’intention de rester au pouvoir plus longtemps que nécessaire.
En se fondant sur ce qu’il a montré jusqu’à présent, on ne peut que lui faire confiance. Lui attribuer la moindre arrière-pensée, ou l’accuser de manœuvres dilatoires visant à retarder la mise en place du Conseil National de Transition (CNT), ne relèverait que de la mauvaise foi ou d’un manque de discernement.
Que n’aurait-on pas entendu, s’il avait fait fi de son souci de laisser librement la classe politique choisir, en toute responsabilité, ses représentants, et avait décidé, par le biais du ministère de tutelle, d’élaguer dans les listes pléthoriques fournies par les uns et les autres ?
Ne vient-il pas encore de mettre les différents acteurs face à leurs responsabilités, en les exhortant, au-delà des antagonismes, de s’entendre sur une liste pour ne pas « prendre en otage » la transition ?
La durée de la transition sera déterminée par le CNT, où se retrouvent les forces vives du pays, en fonction des contraintes et objectifs liés au chantier ouvert de la refondation de l’Etat, ainsi que du processus électoral pour un retour à l’ordre constitutionnel.
De toutes les façons, qu’on ne s’y méprenne pas. Penser que l’on peut mettre sous pression le Colonel Mamadi Doumbouya, au point de le détourner de sa mission, celle pour l’accomplissement de laquelle il était prêt au sacrifice ultime, n’est que pure fantasme.
Une fois que le job est fait, le soldat quittera la scène publique, le cœur léger, pour retourner à la caserne et rester au service de la Patrie.
TMB