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Transition : l’ANAD dénonce les dérives autoritaires du CNRD

Composée de plusieurs partis politiques dont l’Ufdg de l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD)  a animé une conférence de presse, ce mercredi 29 novembre 2023 à Conakry. Au cours de cette rencontre, il a été question de faire le point sur les « dérives autoritaires du CNRD, la situation sociopolitique et le retour à l’ordre constitutionnel« .

Dans une déclaration lue par Souleymane Souza Konaté, l’ANAD dénonce l’enlisement de la transition, en raison de sa gestion unilatérale et autoritaire. Elle déplore :  « L’hyper présidentialisation du régime réduisant ainsi au statut d’assujettis, le Gouvernement, le CNT et les organes judiciaires, se traduisant par une concentration des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, dans les mains du CNRD. Les militaires décident de tout, tout seuls, sans concertation aucune.

A ceci, l’ANAD ajoute : « Le refus, dans le mépris et l’arrogance, de répondre à l’appel au dialogue sur la transition, des forces vives les plus représentatives de la nation, la mise en place du Gouvernement de la transition sans concertation politique préalable. »

 Poursuivant, ce conglomérat de partis politiques a déploré : « La désignation autoritaire des membres du CNT, en imposant à la présidence de l’Institution, une personnalité controversée dans le pays et la sous-représentation des partis politiques en son sein. La volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir aussi longtemps que possible, illustrée notamment par l’imposition d’un chronogramme irréaliste et onéreux (600 millions de dollars US), incluant le RGPH et le RAVEC, deux opérations longues et coûteuses, comme moyens de génération du fichier, alors qu’une révision classique aurait suffi. »

D’après l’ANAD, le transfert au MATD de la responsabilité d’organiser les élections, en lieu et place d’un Organe de Gestion des Élections (OGE) indépendant et consensuel, en violation de la Charte de la transition et des engagements internationaux de la Guinée, est illustratif de la volonté de l’actuel régime de se pérenniser au pouvoir.

Elle dénonce aussi : « L’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif à des fins politiques, les multiples atteintes portées à la liberté de la presse avec la répression de journalistes, le démantèlement des émetteurs du Groupe de presse Afric Vision, le brouillage des ondes des radios FIM et Djoma FM, ainsi que le sabotage de la presse en ligne (Guineematin, inquisiteur) et des réseaux sociaux, commandités pour faire taire toutes les voix dissonantes.« 

L’ANAD a également regretté entre autres, le gel des comptes et la dissolution ciblée des Conseils communaux pour les remplacer par des délégations spéciales en violation flagrante du Code des collectivités locales.

« La décision de nomination des membres des Conseils de quartier et de districts par les gouverneurs de région [est] une atteinte grave à la démocratie locale, notamment aux principes de la libre administration des collectivités locales; la réquisition illégale de l’armée par le MATD pour le maintien et le rétablissement de l’ordre public« , a-t-elle cité.

Selon l’ANAD, il y a de nombreuses nominations à caractère ethnique dans l’administration publique entraînant une rupture d’égalité entre citoyens, le mérite n’étant plus le critère de choix.

Par ailleurs, l’ANAD regrette aussi « La restriction des droits et libertés des citoyens dont la liberté de réunion et d’association, la liberté d’expression et d’information et l’interdiction générale et absolue de manifester dans la rue et sur les places publiques, à l’exception des mouvements de soutien au CNRD.« .

« (…) Les assassinats répétitifs en toute impunité, de plusieurs manifestants par les forces de défense et de sécurité dans le cadre de manifestations pacifiques. Tous ces manquements et violations graves ont altéré profondément le climat sociopolitique, conduit à la situation de blocage actuelle et transformé cette transition en un véritable cas d’école de démagogie populiste où le superflu l’emporte sur l’essentiel« , a fait savoir l’ANAD.

Dans la foulée, l’ANAD a insisté qu’en l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion de ces élections, d’un Code électoral, d’un opérateur technique, d’un fichier électoral, l’on peut soutenir, deux ans après le putsch, que la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’État de droit n’existe plus, au niveau de la junte guinéenne.

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