«Aujourd’hui, c’est celui (Bah Oury, ndlr) qui est ministre pendant un régime militaire. Et puis, c’est le même aussi qui a farouchement lutté contre Dadis pour dire que jusqu’à la fin du monde, aucun militaire ne doit être au pouvoir en Guinée. Il était à la tête du comité d’organisation des manifestations du 28 septembre. Il a déclaré qu’il n’aime pas un pouvoir militaire et qu’il fallait la démocratie. Aujourd’hui, nous voyons l’homme autrement qui est avec les militaires… »
Ce samedi 11 mai, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, les cadres du RPG ont passé au peigne fin la récente sortie du Premier ministre devant la presse nationale. Dans cette conférence de presse, Bah Oury a rappelé la nécessité ‘’d’éviter d’aller au scrutin avec l’ancien fichier électoral’’ qui, selon lui, comporte assez d’anomalies qu’il faille corriger au préalable. Une déclaration qui suscite depuis un véritable tollé dans le microcosme politique guinéen. Ce samedi, l’ex-ministre du Commerce d’Alpha mis à profit ce meeting pour clouer au pilori le Chef du gouvernement pour ses déclaration sur ce fichier hérité de son régime.
« Il faut dire que le RPG Arc-en-ciel continue à se poser certaines questions. Est-ce que ce qui est en train d’être dit par le président du CNT et hier par le Premier ministre, sont des messages du CNRD ou bien ce sont des messages personnels ? Vous ne pouvez pas faire une charte, signer des accords, prendre des engagements et que des personnalités en qui vous avez confié la réalisation du contenu de ces engagements, disent autres choses. En réalité, nous attendons la voix officielle du CNRD…. Comment peut-on dire que cette transition ne prendra pas fin cette année et le glissement est acté sans donner des indicateurs qui permettront de dire que ça va finir en 2025 ainsi de suite. Comment peut-on dire que nous n’allons pas organiser les élections tant que ceux qui gagneront sont en place ? Est-ce qu’on est dans une démocratie ou dans l’anarchie ? Comment peut-on prétendre que le RPG Arc-en-ciel va gagner, l’UFDG ou l’UFR va gagner quand on les organise. Donc, n’organisons pas. Mettons-les d’abord en prison, détruisons les partis, après nous allons former d’autres personnes, nous allons appuyer des petits partis qui n’ont jamais eu 2% ou bien on va présenter des candidatures indépendantes. Est-ce que c’est des narcotrafiquants ? Est-ce que c’est des terroristes ? La situation est très grave », a pesté Marc Yombouno qui s’interroge si Bah Oury pourra bien mener la transition à bon port.
Puis de rappeler certaines récentes prises de position de Bah Oury face à un autre pouvoir militaire qu’il a combattu : « on l’a dit ici lorsqu’il est passé sur Espace FM que si le CNRD arrivait à porter sa confiance sur lui pour être le Premier ministre, ce serait son échec. Et aujourd’hui, tout semble dire que nous allons dans ce sens-là. Il a dit qu’il a les mains libres et qu’il n’a aucune pression. On se pose la question pour ne pas qu’il dise que ce n’était pas lui, parce qu’on est en train de voir l’homme sous d’autres facettes. Aujourd’hui, c’est celui (Bah Oury, ndlr) qui est ministre pendant un régime militaire. Et puis, c’est le même aussi qui a farouchement lutté contre Dadis pour dire que jusqu’à la fin du monde, aucun militaire ne doit être au pouvoir en Guinée. Il était à la tête du comité d’organisation des manifestations du 28 septembre. Il a déclaré qu’il n’aime pas un pouvoir militaire et qu’il fallait la démocratie. Nous voyons aujourd’hui l’homme autrement qui est avec les militaires… »