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Transition : la junte, l’alpha et l’oméga d’un processus non inclusif (Éditorial)

Décidément, c’est comme si la junte avait réussi à verrouiller les forces vives dans un étouffoir. S’arrogeant ainsi le beau rôle de l’Alpha et de l’oméga du processus de transition, qu’il mène à sa guise. En dehors de toute inclusivité. Face à cette triste réalité, le seul exutoire qui reste à ces « bannis » de la transition, pour leur colère, est la tribune de leurs assemblées générales hebdomadaires. Où il leur est loisible de crier à la cantonade. Du moins pour des lieutenants, dont le Dr Fodé Oussou Fofana, réduit au rôle de gardien du temple, en l’absence de son président, confiné hors du pays.

Samedi dernier, lors de l’assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), son vice-président, Dr Fodé Oussou Fofana a servi la même rengaine à l’auditoire que les fois précédentes. Il s’agit de la mauvaise intention prêtée au colonel Mamadi Doumbouya, de vouloir se cramponner au pouvoir. En refusant d’organiser les élections pour débarrasser le plancher. Qui, selon M. Fodé Oussou, est l’ultime vocation d’une transition. Ce discours, prononcé dans la foulée de l’appel lancé par le même vice-président, en faveur de la concoction d’un mémorandum a été réchauffé jusqu’à soif.

De quoi lasser les militants et sympathisants de l’opposition. Qui ont l’air d’attendre autre son de cloche que ces paroles à la cantonade. Des lamentos qui, apparemment ne font ni chaud ni froid au pouvoir de Conakry. Celui-ci continue d’ailleurs de garder la tête dans le guidon, en déroulant le chronogramme de la transition, en solo.

Comme l’a révélé récemment le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, sur les antennes de FIM-FM. Qui a saisi cette occasion pour annoncer les couleurs du recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC). Une des étapes clés du chronogramme de transition. Mory Condé a même fait fuiter l’intention du gouvernement, de se passer de la mise en place d’un organe de gestion électorale (OGE) indépendant.

A cette allure, tout le processus devrait donc se jouer dorénavant au niveau de son département. Une annonce qui tombe comme un couperet sur la tête des forces vives. On le voit, chaque jour qui passe apporte son lot de mauvaises nouvelles pour l’opposition. Mais pas qu’à l’aile dure des forces vives. Les modérés qui avaient pris part au dialogue organisé par la junte, sous les auspices des facilitatrices, commencent eux aussi à déchanter. Si ce n’est déjà le cas.

Les récriminations des membres de la conférence des coalitions politiques et faitières de la société civile, qui ne ratent plus aucune occasion pour dénoncer « le manque de visibilité dans la conduite générale de la transition et le manque de concertation périodique entre le CNRD, le gouvernement et les leaders des coalitions politiques et les faîtières de la société civile », trahissent la sérénité qu’ils affichaient jusque-là sur la gestion de la transition.

Au-delà des attaques ad hominem, qui fusent ici et là, c’est bien l’inclusivité de la transition qui serait en cause. La junte étant devenue l’alpha et l’oméga de tout le processus. A moins que l’esprit de la refondation n’en soit à réduire les partis à leur plus petite expression. Comme l’avait fait en son temps, un certain Charles de Gaulle, au sortir de la 4ème République.

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