« Chassez le naturel, il revient au galop ». Cette maxime du poète latin Horace, vieille comme le monde, sied bien à la résurgence de certaines mauvaises habitudes de notre landerneau, depuis l’avènement du Conseil national du rassemblement et du développement (CNRD) à la tête du pays. C’est le cas de ces mouvements de soutien qui fleurissent aux quatre coins du pays, comme instruments de propagande, au service de la junte.
Un meeting de soutien était d’ailleurs prévu ce samedi au stade du 28 septembre, pour haranguer le colonel Mamadi Doumbouya et sa bande. Une manière de « fermer le clapet » aux contempteurs de la junte militaire, au premier rang desquels se trouverait la Cédéao. A l’image de la démonstration de force à laquelle s’était livrée récemment les Maliens. Une sorte de pied de nez à la communauté internationale, en froid avec le Mali.
Contrairement à nos voisins maliens, le CNRD a mis sous éteignoir le projet de meeting, dont les promoteurs seraient d’anciens privilégiés du régime déchu, en quête de nouveaux points de chute. En tout état de cause, les putschistes de Conakry ne sont pas mis au ban. Car après un coup d’esbroufe, la communauté internationale se serait ravisée, en promettant d’accompagner le processus de transition.
Des signaux positifs bien reçus par la junte
Il conviendrait de rappeler qu’en interdisant ce meeting, dont l’annonce a provoqué une levée de boucliers, au sein de l’opinion, la junte n’aura fait que réitérer l’interdiction des manifestations à caractère politique, au lendemain de sa prise de pouvoir.
On se souvient que le CNDD de Dadis Camara s’était fourvoyé, en mordant à l’appât des thuriféraires. Qui s’étaient constitués en mouvements, tel le DDR (Dadis doit rester). Tout ça avait fini dans le sang, avec l’expédition punitive du 28 septembre.
Le colonel Doumbouya doit certainement savoir, ce qu’en vaut l’aune.
Que les propagandistes se le tiennent pour dit. Avec le CNRD, ça ne passera pas.