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Transition en Guinée : une éclaircie politique pour la junte ! (Editorial)

La junte semble s’en tirer les braies nettes dans son bras de fer avec l’aile dure des forces vives, qui ne peut plus la voir en peinture. Une opposition qu’elle a quasiment réussi à réduire au silence, en lui coupant bras et jambes. Cette dernière refuse toutefois de capituler, et entend mener un combat d’arrière-garde, en vue de tenir la dragée haute au pouvoir de Conakry.

En attendant que Cellou Dalein et ses pairs ne mettent leurs menaces à exécution, à travers des actions coups d’éclats, la cité vit dans un calme relatif.

La preuve que tout est sous contrôle selon les bons vouloir de la junte, le RPG arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir, pour pousser son coup de gueule contre le CNRD, a dû choisir les bords de seine.

Une manifestation assimilée par certains observateurs à un simple baroud d’honneur livré loin des nouveaux maîtres de Conakry. Qui peuvent pour le moment boire du petit lait.

Une éclaircie politique dont le gouvernement voudrait bien profiter pour mettre en musique les chantiers de la transition.

Pour relever ce défi, la junte dispose d’un sésame de 24 mois, comme durée de la transition.

Arraché de haute lutte à la conférence des chefs d’État de la Cédéao. Une période qui peut s’avérer suffisante pour exécuter les dix étapes clés à franchir jusqu’à la dernière marche, à savoir l’organisation de l’élection présidentielle.

Cela inclut entre autres « le recensement général de la population, le recensement administratif à vocation d’état-civil, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration de la nouvelle constitution, l’organisation du scrutin référendaire, l’élaboration des textes de lois organiques, l’organisation des élections locales puis législatives ».

Pour mener à bien le processus de transition, le gouvernement vient d’alimenter la ligne budgétaire destinée aux élections, d’une cagnotte de 400 milliards de fg.

L’annonce a été faite récemment par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé.

C’était lors d’une conférence de presse conjointe avec le porte-parole du gouvernement. En présence du ministre secrétaire général de la présidence de la République.

C’était une manière pour le trio ministériel d’assurer le sav (service après-vente) du discours de nouvel an du président Mamadi Doumbouya. Qui avait mis cette occasion à profit pour réitérer son engagement, à ne pas flancher dans la conduite de la transition. Quel qu’en soit le prix à payer.

La conjoncture semble assez favorable pour le Cnrd, si l’on s’en tient aux propos du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo qui annonce le dégel des relations avec la Cédéao. Après une période orageuse.

On se souvient qu’au summum de cette crise, l’organisation régionale avait évoqué la possibilité de délocaliser le cadre de dialogue inter guinéen, dans un de ses États membres. Si la plateforme mise en place à l’interne ne parvenait pas à recueillir le maximum de consensus. Le conclave de Bissau, qui avait regroupé un parterre de leaders guinéens autour de Umaru Sissoko Embalo, s’inscrivait d’ailleurs dans cet esprit.

Une alternative que les autorités de la transition trouvent aberrante. Car pour elles, le cadre de dialogue inter guinéen chapeauté par le Premier ministre Goumou serait le mieux approprié pour rabibocher les parties prenantes au processus. Une réplique à ceux que la junte pourrait qualifier in petto de doux rêveurs.

L’opposition n’entend toutefois pas rendre les armes dans cette épreuve de force avec le Cnrd, qu’elle accuse de velléités hégémoniques. Le tout revêtu d’oripeaux démocratiques.

Les anti-Cnrd qualifient l’opération « main propre », lancée au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée, pour nettoyer les écuries d’Augias, de chasse aux sorcières.

En vue d’écarter certains leaders politiques de la course à la présidentielle sur fond de gérontophobie.

Ce que la junte réfute d’un revers de manche. Assurant que cette croisade anti-corruption n’aurait aucun dessein noir. Et que l’esprit de la refondation de l’État voudrait simplement que chacun puisse arborer sa croix. Exit les traitements de faveur et les passe-droits.

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