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« Trahison » politique : de la friture sur la ligne entre Dalein et Mamadou Sylla

Depuis l’ouverture de la législature, le leader de l’Union démocratique de guinée (Udg), l’homme d’affaires Mamadou Sylla multiplie les appels du pied en direction de Cellou Dalein Diallo, pour des motifs de légitimation.

Celui que ses anciens alliés du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) et de l’Union des forces démocratiques de guinée (Ufdg) classent dans le lot des traitres politiques, pour avoir pris part aux élections controversées du 22 mars, tient pourtant à la reconnaissance de son statut de chef de file de l’opposition qu’il prétend avoir ravi à Dalein, son mentor.

Mais c’est le lieu de dire sans risque de se tromper qu’entre Mamadou Sylla, leader de la deuxième force politique au sein de la nouvelle assemblée nationale avec 4 députés, réputé pour ses atermoiements et ses revirements, et Cellou Dalein Diallo, farouche opposant au régime Condé, le divorce est consommé.

C’est comme si le président de l’Ufdg avait du mal à pardonner à son ancien allié, son départ du Fndc, où il militait contre le projet d’un éventuel troisième mandat. Avant de se dédire et de tourner casaque.

Dans l’entourage de Dalein, ces lieutenants les plus coriaces comme Cellou Baldé, ancien député uninominal de Labé, n’y vont pas de main morte en qualifiant le pas de côté de Mamadou Sylla de « trahison ».

Face à ces accusations, le président de l’Udg botte en touche, et tout en se gardant de se répandre en invectives, se défend tout de même d’avoir trahi qui ce soit.

Mamadou Sylla dit avoir simplement fait preuve de realpolitik, dans sa démarche. Lui, c’est un homme qui a du flair et qui sait suivre la direction du vent. Comme il s’en vante.

On se souvient que l’Ufdg avait déjà été victime des manœuvres de leur ancien allié, lors des élections communales de 2018, dans le différend électoral de Kindia. Où le candidat Abdoulaye Bah, bien que vainqueur du scrutin dans la capitale des agrumes, s’était vu ravir son siège au profit du candidat de l’Udg, Mamadouba Bangoura. Pour des raisons subjectives.

A cette époque, Sylla avait encore rétorqué à ses détracteurs qui l’accusaient de collision avec la mouvance présidentielle, je cite : « Je n’ai pas créé le parti pour l’UFDG ni pour le RPG, c’est pour gagner.»

Avec le recul, on se rend bien compte que l’opposition républicaine, dirigée par Cellou Dalein Diallo n’était qu’une auberge espagnole. Avec tous ces reniements et revirements enregistrés au sein de son mouvement, ces dernières années, le patron de l’Ufdg devait méditer cette citation de Jean Garrigues qui dit : « la trahison fait partie des jeux de pouvoir ».

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