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Tragédie du stade du 03 avril : à chacun sa vérité dans la valse des chiffres (Éditorial)

Près de 72 heures après les événements malheureux survenus au stade du 03 avril de N’Zérékoré, on est loin de la fin du décompte macabre. C’est du moins ce que laisse entrevoir la guerre des chiffres qui entoure le bilan du drame, sur fond de contradiction. Ainsi de 56 morts, chiffre avancé par le gouvernement guinéen, le lendemain de la tragédie, la diaspora forestière est venue en remettre une couche, en parlant de 300 victimes. Dans cette valse des chiffres, des organisations de défense des droits de l’Homme basées en Guinée forestière, ont préféré se contenter du juste milieu, en faisant état de 135 cas de décès. Du moins pour le moment, car ces ONG ont dans leur déclaration publiée à cet effet, levé un coin du voile sur d’éventuels cas de portés disparus. Une cinquantaine selon elles. De quoi faire froid dans le dos.

L’ampleur de ce drame qui a fait la Une de la presse mondiale et des médias sociaux, continue de susciter une vague d’empathie pour les victimes au-delà de nos frontières.  Même le système des Nations Unies n’est pas en marge de cet élan de compassion.

Promesse a été faite d’ailleurs par le bureau de Conakry, de porter assistance aux victimes, en appoint aux efforts que pourrait fournir le gouvernement guinéen. Celui-ci étant en première ligne dans cette opération de secours, et tenu de faire feu de tout bois, devoir régalien oblige, pour faire la lumière sur cet événement qui a tourné au tragique. En plus de l’assistance qu’il doit porter aux victimes et à leurs familles.

C’est le lieu de dire que tous les regards sont tournés vers le pouvoir de Conakry, qui s’est engagé à éclairer l’opinion sur les circonstances du drame survenu ce dimanche au stade du 03 avril de N’Zérékoré. Car seule une enquête sérieuse, menée par une commission indépendante, permettra de lever l’équivoque sur le bilan de la tragédie. Les effets de manche seuls ne suffisent guère à rassurer les populations sur la volonté du gouvernement de sauter le pas.

En attendant de savoir par quel bout le régime va prendre les choses, cette tragédie shakespearienne vient démontrer si besoin en était que les voies du seigneur sont insondables.

Car il fallait être doué de prescience pour s’attendre à ce que l’épilogue du tournoi de football, doté du trophée général Mamadi Doumbouya, se termine dans le sang.

 

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