Pour des besoins de pose de câbles et autres travaux du même ordre allant dans le sens du développement urbain ou national, des tranchées sont souvent ouvertes par des entreprises adjudicatrices de marchés publics. Jusque-là, tout va bien. Le problème c’est que généralement les cisaillements effectués ne sont jamais refermés comme il faut et à temps. C’est à croire que les projets n’aboutissent pas ou sont mal surveillés dans leur exécution. En maints endroits à travers la ville : le long des trottoirs, en travers ou en bordure de la chaussée, on constate des trous béants, peu ou pas signalés, résultant de travaux mal achevés ou sinon à l’arrêt indéfini.
Parfois aussi, comme c’est le cas ici, on fabrique des ouvrages trompe l’œil qui sont de véritables pièges pour les piétons. Par exemple, cette fermeture que voici ne semble pas réalisée dans les règles de l’art. Sous réserve d’explications techniques convaincantes, nous pensons que ses concepteurs ont simplement ajusté à l’ouverture pratiquée, un couvercle façonné sur mesure. Une fois imbibé de ciment, le collier de fer cerclant ledit couvercle a rapidement adhéré aux bordures en béton de l’excavation, donnant l’impression d’un travail bien fait qui allie solidité et étanchéité. Mais, comme l’image le montre, cette réalisation n’a pas tardé à se décrédibiliser d’elle-même. Même le néophyte qui jette un regard furtif sur l’ouvrage ne tarde pas à se faire une opinion sur ce qui a bien pu se passer. Le couvercle ne reposant sur rien qui puisse le retenir de l’intérieur, sur les flancs du trou, a tout simplement cédé, s’enfonçant jusqu’au fond, probablement, sous le poids d’un piéton de passage. Si cette hypothèse toute vraisemblable se vérifie, on est tenté alors de se demander ce qui a bien pu advenir à ce malheureux passant. Serait-il tombé ? Aurait-il subi des dommages ? Souhaitons que rien de tout cela ne se soit produit.
Il y a déjà plus d’un mois que cette situation est en l’état. Elle est pendante et sans suite. Personne n’est encore venu s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Ils sont même interrompus, l’air de rien, sans crier gare.
La nature ayant horreur du vide, quelques petits malins ont déjà commencé à jeter dans le trou ouvert, des canettes de jus vides et autres débris. Si on n’y prend garde, un dépotoir est en train de naître. Ainsi qu’un piège pour piétons la nuit. C’est le moment de réagir. Il est temps de responsabiliser tous les exécutants de ces chantiers qui n’en finissent pas de traîner en longueur à travers la ville, sur les préjudices que leur ouverture non signalée peut causer à autrui. Et tout cela est codifié, bien connu des attributaires de marchés, mais jamais appliqué.