Ibrahima Baldé, un gendarme âgé de 29 ans, a comparu ce lundi 19 juin devant le tribunal de première instance de Dixinn pour le meurtre de trois jeunes lors d’une manifestation du FNDC organisée le 20 octobre 2022.
A la barre, le prévenu a plaidé non coupable. « Le 20 octobre, nous avons été réquisitionnés pour intervenir à Bambeto Magasin où des jeunes empêcheraient les gens de travailler. Vers 14h, on a vu un groupe de jeunes qui quittait vers Kakimbo. Entre-temps, on a vu un jeune qui tenait une arme. On s’est mis à couvert. Et comme c’est moi qui étais en face des jeunes, j’ai fait des tirs de sommation pour dissuader et le petit a lâché l’arme pour courir. Quand on a commencé à le pourchasser, il a repris l’arme et a fui vers le bas-fond. Après, nous avons monté une garde. Le soir, quand je rentrais, ma femme m’a appelé qu’il y a mon image qui circule sur les réseaux et que j’ai tiré sur quelqu’un. Je ne savais pas de quoi elle parlait. J’ai donc été voir mon commandant pour l’informer. Il m’a effectivement confirmé que ma photo était sur les réseaux sociaux et il m’a conseillé de rester à la base. Le lendemain, le ministre a fait une déclaration, ordonnant de m’arrêter », a expliqué l’accusé.
Le représentant du ministère public a demandé à l’accusé s’il était le seul à détenir une arme ce jour. L’accusé a répondu qu’il n’était pas le seul à détenir une arme. Cependant, a-t-il poursuivi, l’arme qu’il possédait, c’était pour protéger son commandant. Il a ajouté que dès après son tir de sommation, lui et les autres gendarmes étaient allés pourchasser d’autres jeunes manifestants. « Ces tirs de sommation ne pouvaient pas tuer quelqu’un », a insisté l’accusé.
Sur une question de son avocat, l’accusé a dit que s’il n’avait pas effectué ces tirs de sommation, lui et les autres gendarmes seraient tués. « Si ces tirs avaient tué quelqu’un, nos chefs nous auraient immédiatement demandé de quitter les lieux. Mais, c’est cinq heures après ces tirs qu’on a quitté les lieux », a dit Ibrahima Baldé.
Pour l’avocat de la défense, il y a lieu de faire comparaître le chef de client et de faire libérer celui-ci. L’affaire a été renvoyée au 3 juillet pour l’audition de la partie civile.