Renvoyé à la première audience au 08 décembre 2022, le procès des victimes de kaporo rail contre l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Aménagement Ibrahima Kourouma et son secrétaire général Ibrahima Maama Camara a encore été renvoyé pour la non comparution des accusés dans la salle.
Le ministère public représenté par Alpha Bacar Cissé a le premier pris la parole. Il dit avoir cherché à savoir les motifs pour lesquels Ibrahima Kourouma était détenu par la crief. À cet effet, il dit avoir pris contact avec les juges d’instruction qui n’ont trouvé aucune objection mais de prendre acte avec le procureur spécial de la crief et c’est ce qui fût fait. Il dit avoir écrit au procureur mais jusqu’à date aucune réponse.
Pour le ministère public vu le contexte actuel, la comparution ne serait pas impossible mais difficile. Il demande à ce que le dossier soit renvoyé à deux mois pour permettre de régler tout ce problème.
L’avocat de la partie civile Me Alpha Yaya Dramé répond qu’il ne s’oppose pas au renvoi de l’affaire mais au motif du renvoi. Il dit que : « dans une procédure comme celle-là, je ne peux pas m’opposer à une demande de renvoi. Parceque le principe de tout procès c’est le contradictoire. Ce que je refuse d’accepter, c’est qu’il y ait deux catégories de citoyens. La dernière fois, le parquet et la partie civile ont sollicité un renvoi pour leur permettre de s’organiser afin d’extraire Ibrahima Kourouma de sa cellule et permettre sa comparution. Aujourd’hui avec étonnement, le procureur nous apprend qu’il aurait même demandé l’autorisation du juge d’instruction qui a placé l’accusé sous mandat de dépôt et qu’il l’aurait renvoyé vers le procureur spécial. Peu importe la personne, le parquet d’ici ne dépend pas de celui de la crief. Le parquet de Dixinn n’a pas besoin d’une autorisation spéciale pour extraire quelqu’un. Si on nous dit qu’au regard du contexte actuel M.Kourouma ne peut pas comparaître devant le tribunal, ce qui veut dire qu’on a deux citoyens. C’est-à-dire que c’est la seule circonstance qui fait qu’il est ancien ministre qui fait que lui, il est au-dessus des autres, c’est ça que je refuse. Les motifs qui ont justifié sa non comparution aujourd’hui que je fustige. Le parquet n’a pas à dire à l’audience que la hiérarchie lui aurait dit qu’il lui faudrait une autorisation du procureur spécial de la crief. Ce sont deux juridictions différentes. Il comparait pour différents motifs. Je refuse qu’il y ait un citoyen ordinaire et un citoyen spécial », a-t-il expliqué.
La défense, quant à elle, dit ne pas comprendre la partie civile. Elle dit que si M. Kourouma avait refusé de comparaître, on pouvait décerner un mandat. Elle ajoute que lorsqu’elle a su que leur client était en détention, elle a signalé pour que les dispositions puissent être prises. Elle ajoute que Ibrahima Kourouma est prêt à comparaître pour répondre aux faits qui lui sont reprochés puisque ces avocats sont dans la salle. Pour elle, cette non comparution est au niveau du parquet.
Quant à Ibrahima Maama Camara, jusqu’à présent, aucune nouvelle de lui.
Le tribunal a ainsi renvoyé l’affaire à deux semaines pour la comparution des prévenus.
Pour rappel, Ibrahima Kourouma et Ibrahima Maama Camara sont poursuivis pour les faits de rébellion, de destruction d’édifices privés, bris de clôture et enlèvement de bornes, abus d’autorité et de fonction.