Le procès du margi-chef Ibrahima Baldé, poursuivi pour le meurtre de trois jeunes lors d’une manifestation du FNDC organisée le 20 octobre 2022, s’est poursuivi ce lundi 16 octobre 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn. La dernière fois, l’audience a été renvoyée à ce jour pour permettre aux différentes parties civiles de faire leurs dépositions.
C’est Mariama Benthé Diallo, la sœur d’une des victimes nommée Elhadj Boubacar Diallo qui a été la première à comparaître. Dans ses explications, elle a déclaré qu’elle ne peut pas confirmer que les balles qui ont atteint son jeune frère étaient tirées par l’accusé. » Ce jour, j’étais avec mon petit frère de 17 ans, Elhadj Boubacar Diallo. Il m’a aidé à faire les travaux ménagers. Quand j’ai fini de préparer, il m’a dit qu’il va rentrer pour se reposer. Quand on s’est séparé, j’ai entendu des tirs. Et les tirs ont atteint mon petit frère. Je ne peux pas dire que c’est lui qui a tiré sur mon petit frère. Mais les gens m’ont dit que ce sont les gendarmes qui ont tiré sur lui. Moi, c’est la vidéo que j’ai vue. On entendait les tirs sur l’axe jusqu’à 14 heures. C’est seulement quand mon petit frère a été touché que les tirs ont cessé. Aujourd’hui, je ne peux pas dire réellement que c’est lui qui a tiré sur lui. Je ne peux pas l’accuser. Mais Dieu est là « , a dit Mariama Benthé Diallo à la barre.
Au terme de sa déposition, le conseil de la partie civile, Me Thierno Souleymane Baldé a sollicité que le tribunal ordonne la comparution des supérieurs hiérarchiques d’Ibrahima Baldé. « Il y a trois parties civiles constituées dans cette affaire. Vous n’étiez pas présent, je n’étais pas présent. L’accusé n’était pas seul sur les lieux. Il y avait ses supérieurs hiérarchiques et son adjoint. La vidéo a été même filmée par ses propres collègues selon mes enquêtes. Nous vous prions que ses supérieurs hiérarchiques viennent pour nous dire réellement ce qui s’est passé. C’est pour la manifestation de la vérité », a sollicité Me Thierno Souleymane Baldé.
Face à cette demande de l’avocat de la defense, le ministère public représenté par Mamadou Hady Diallo n’a fait aucune opposition. C’est ainsi que le tribunal a finalement ordonné la comparution du commandant Aboubacar Keïta et son adjoint avant de renvoyer l’affaire au 23 octobre 2023.
Pour rappel, ce jeune gendarme âgée de 29 ans est accusé de meurtre, atteinte à la vie, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il avait été filmé, armé d’un pistolet le jour de cette manifestation appelée par le FNDC. Après son arrestation, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 6 décembre 2022.