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TPI de Mamou : les huit membres de l’USTG libérés !      

C’est sous haute surveillance sécuritaire que le procès des huit syndicalistes interpellés le jeudi 12 septembre dernier, s’est ouvert hier mardi au tribunal de première instance de Mamou.

Poursuivis pour ‘’coups, blessures et violences volontaires, voies de fait, participation délictueuse à un attroupement et menaces de violences’’, les huit prévenus (Elhadj Alhassane Diallo, Abdoulaye Bademba Diallo, Mamadou Hady Bah, Abdoulaye Diallo, Mamadou Samba Bah, Elhadj Boubacar Condé, Boubacar Barry et Tirmiziou Diallo ont tous rejeté à la barre les faits portés contre eux et les deux pièces à conviction (un fagot de bois et un bloc de pierres).

Le premier, Elhadj Alhassane Diallo est revenu sur les faits en indiquant qu’ils ont été attaqués à leur lieu de travail par un groupe accompagné des policiers.

Quant à Abdoulaye Bademba Diallo « Badis », il est revenu sur les dispositions qu’ils ont pris lorsqu’ils ont appris l’installation d’un autre bureau à leur place.

« A la veille de l’agression, nous avons adressé des courriers à toutes les autorités et au tribunal pour les informer de la menace qui pèse sur nous. Mais il n’y a pas eu de suite. Le jour j, tôt le matin, les policiers ont pris d’assaut la gare routière. Après, ils sont venus nous déloger de force. Le commandant Traoré a donné l’ordre de nous gazer. J’ai été blessé par les gaz lacrymogènes. C’est avec ces blessures que j’ai été conduit en prison sans avoir bénéficié de soin. Avant ce jour, j’avais déposé une plainte contre l’autre faction de l’USTG au parquet lorsqu’ils étaient venus pour une première fois nous agresser. Le procureur m’a demandé d’attendre et de l’appeler lorsqu’ils vont revenir sur les lieux », a-t-il expliqué.

Le Procureur Sidiki Camara a confirmé le dépôt de la plainte avant d’ajouter que des diligences ont été faites. Le dossier attendait le retour des vacances judiciaires pour être jugé.

Après le tour de rôle à la barre des huit prévenus, Elhadj Boubacar Bah, l’un des plaignants, indique qu’il a été étranglé par Mamadou Samba et soutient qu’aucun des prévenus ne détenait de gourdin mais des cailloux ont été jetés. Il ajoute avoir perdu sur les lieux 700 mille GNF et son téléphone Techno.

Pendant la confrontation, Mamadou Hady a avoué avant de se rétracter qu’il a voulu prendre au collet Boubacar Kéita Kibongué mais lorsqu’il l’a reconnu, il l’a laissé.

Les deux gendarmes blessés ont réclamé la restitution de ce qu’ils ont dépensé pour leurs soins.

Dans ses réquisitoires, le Procureur Sidiki Camara a regretté l’attitude des deux camps  » qui sont tous dominés par les politiques. Le syndicaliste revendique l’intérêt des travailleurs. Je ne vois pas pourquoi à cause des miettes ils se déchirent entre eux. On a compris que la haine vient d’ailleurs. Cette ville a besoin de paix ». Le Procureur a demandé au tribunal de retenir Mamadou Samba et Mamadou Hady dans les liens de la prévention en les condamnant à 18 mois de prison assortis de sursis avec le paiement d’une amende de 500 mille gnf.

Quant aux restes, le Procureur a requis contre eux la condamnation à un an de prison assorti de sursis avec le paiement d’une amende de 2 millions GNF.

Dans les plaidoiries, Paul Billimou, l’avocat des prévenus a indiqué qu’il y’a eu une provocation de ses clients et a déploré le comportement des agents de la sécurité avant de solliciter le renvoi de ses clients des fins de non-poursuite. Et il a demandé au tribunal de tenir compte du cas de Mamadou Samba et Mamadou Hady en raison de leur degré de délinquants primaires pour leur accordant des circonstances atténuantes.

Dans sa décision, le président Abdoulaye Conté a dit que les délits de participation délictueuse à un attroupement et la contravention de menaces et violences ne sont pas établis. Puis il a requalifié les faits en ‘’délits de coups et blessures volontaires, violences et voies de faits volontaires.’’ Tous les prévenus ont été renvoyés des fins de non-poursuite sauf Mamadou Hady et Mamadou Samba, retenus coupables de violences et voies de faits. Ces derniers ont été condamnés à un an d’emprisonnement assorti de sursis et à 500 mille gnf d’amende. Puis sur l’action civile, les deux ont été condamnés solidairement a payé à Elhadj Boubacar Bah la somme d’un million de francs pour toute cause de préjudice subi.

Le président a renvoyé Boubacar Keita dit Kibongué, Oumar Diallo, les gendarmes Malick Camara et Chérif Haidara à mieux se pourvoir.

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