Ce mardi 17 octobre 2023, le tribunal de première instance de Mafanco a acquitté un homme de 48 ans qui était jusque-là poursuivi pour viol sur une fillette de moins de deux ans (1 an et 6 mois) à Conakry. Mohamed Soumah, c’est son nom, a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire courant 2020 pour viol sur F. Conté, l’enfant de sa voisine.
A la barre, ce père de famille a expliqué que ce jour-là, il était revenu du travail avec de la nourriture. « Ma fille et les autres enfants de la cour sont tous venus dans ma maison pour manger. Après avoir fini de manger, la petite en question avait fait pipi sur ma moquette. Je suis sorti pour la nettoyer. Comme elle criait, sa mère l’a entendue et elle est venue la récupérer. Le lendemain, alors que j’étais sur le point d’aller au travail, la grand-mère de la fillette m’a interpellé pour m’accuser de viol. J’ai juré sur le Saint Coran, mais ils n’ont rien voulu entendre. C’est ainsi qu’on m’a fait arrêter par la police », a expliqué Mohamed Soumah.
Le procureur de la République a supposé qu’au vu de l’âge de l’accusé et de celui de la fille, on ne peut pas parler de pénétration sexuelle sans déchirure vaginale ou autre traumatisme. A l’accusé, le procureur a quand même posé la question à savoir s’il a doigté la fillette. « Je ne le ferai jamais parce que moi-même je suis père d’une fille », a répondu Soumah.
Pour le ministère public, tout porte à croire que les rapports médicaux fournis dans ce dossier ne sont pas fiables. « La mère a affirmé qu’il n’y a eu aucun saignement. Or, dans le rapport, on parle de pénétration sexuelle. C’est hilarant de croire une telle chose. Faut-il alors demander de la contre-expertise ? Vu que le monsieur a déjà fait 3 ans de prison, il serait difficile d’y procéder. Je requiers de ne pas le retenir dans les liens de prévention de viol et de le renvoyer pour crime non constitué », a requis le représentant du ministère public.
De son côté, l’avocat de la défense a demandé la libération immédiate de son client et de le dédommager pour les trois années passées en prison. Bénéficiant du doute, l’accusé a été renvoyé des fins de la poursuite par le tribunal. Sa libération a été ordonnée.