Ce mercredi 27 mars 2024, le tribunal de première instance de Mafanco a jugé et condamné une femme de 39 ans, à 8 ans de réclusion criminelle. Il s’agit de Ramatoulaye Koumbassa. Elle a été reconnue coupable d’avoir infligé des coups et blessures ayant entraîné la perte d’un œil de sa demi-sœur.
Devant le tribunal, elle a déclaré qu’il s’agissait d’un accident survenu lors d’une bagarre. « Les faits se sont déroulés à Matoto, chez notre père. J’étais couchée dans la chambre de ma mère quand j’ai entendue des bruits de bagarre entre ma petite sœur et notre belle-sœur ; la femme de notre petit frère. Quand j’ai vu que Kadiatou Koumbassa (victime ) avait la canne, je me suis précipitée pour la lui retirer. C’est là que la canne a touché son œil », a-t-elle dit.
En revanche, la victime Kadiatou Koumbassa a déclaré que c’est sa grande sœur Ramatoulaye Koumbassa qui a pris la canne pour la battre. « J’ai été battue par quatre de mes frères. Ramatoulaye Koumbassa, ma grande sœur, est venue avec la canne de mon père pour me frapper au visage en me disant que c’est ce que je mérite. J’ai crié mon œil ! elle a continué en me disant que c’est tout ce que je méritais. Même quand mon visage était en sang elle n’a pas arrêté. Quand ils nous ont séparé, elle n’a éprouvé aucun remord. Elle a déclaré qu’elle a bien fait. Que même si je meurs, c’est pas son problème », a-t-elle dit pour sa part.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile a déclaré que la prévenue est de mauvaise foi. « Courant l’année 2023, cette jeune femme a été sauvagement battue par ses frères de sang. Même s’ils ne sont que des demi-frères, ils sont quand même du même sang. Ces gens n’ont pas réfléchi aux conséquences de ce qu’ils faisaient. C’était de la pure jalousie de leur part. Juste parce que cette dernière a eu les moyens d’amener sa mère à la Mecque. Il a fallu qu’on lui mette la pression pour qu’elle finisse par avouer que c’est elle qui est la cause de ce drame. Tout au long des interrogatoires devant ce tribunal, la prévenue a toujours voulu faire croire que c’est la victime elle-même qui s’est crevée l’œil. Je demande donc que la prévenue soit reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés et qu’elle soit condamné au paiement de trois millions CFA pour les frais d’hospitalité et de payer un milliard de francs guinéens au profit de la victime qui est encore célibataire sans enfants », a plaidé l’avocat.
De son côté, le représentant du ministère public a déclaré que les faits ont été commis de façon volontaire et délibérée. « Tout n’est que vanité et orgueil. Les faits sont déjà clair. Un œil a été crevé, détruit. Elle ne verra plus rien avec cet œil droit. La prévenue a éborgné cette dame à vie. Elle l’a fait délibérément. Sinon, elle aurait tapé ailleurs que sur le visage. A quoi elle s’attendait en frappant une personne sur le visage à plusieurs reprises à l’aide d’une canne ? C’était pour lui causer du tort. Elle a été méchante. Elle nous a fatiguée ; avec les questions, elle n’a jamais voulu répondre. Elle n’a jamais voulu coopérer avec le tribunal. Pour conclure, vu qu’elle a agi dans l’intention de nuire à la victime, je demande au tribunal qu’elle soit condamnée à la réclusion criminelle de 10 ans », a requis le parquetier.
Pour sa part, l’avocate de la défense a déclaré que la volonté n’y était pas. Elle demande donc au tribunal de tenir compte de cette probabilité dans sa prise de décision.
Sur ce, le tribunal déclaré la prévenue coupable des faits qui lui sont reprochés en la condamnant à huit ans de prison et au payement de 100 millions de francs guinéens comme dommage et intérêts.