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TPI de Mafanco: l’ex-commissaire de l’aéroport comparait pour «atteinte à la liberté individuelle»

Comme demandé par le parquet à la précédente audience, le prévenu Ibrahima Naby Traoré s’est finalement prêté aux questions des différentes parties, ce jeudi 20 juin 2023 devant le TPI de Mafanco. Dans ce dossier, l’ex-commissaire spécial de l’aéroport Ahmed Sékou Touré est poursuivi pour des faits d’atteinte à la liberté individuelle et abstention délictueuse contre Ibrahima Diallo du FNDC.
À la barre, le prévenu a plaidé non coupable. Il soutient avoir exécuté une réquisition prise par le procureur du tribunal de Dixinn, Algassimou Diallo, notifiant l’interdiction de sortir du territoire contre Ibrahima Diallo, responsable des opérations du Front national pour la Défense de la constitution (FNDC). Même si cette réquisition a été remise en cause par les avocats de la partie civile dans sa forme.
« En tant que commissaire spécial de l’aéroport (AST), il arrive souvent que les parquets nous saisissent par voie de courrier par rapport à certaines réquisitions. Et on est chargé d’appliquer la loi. Le procureur de Dixinn a envoyé un courrier sur lequel il est notifié noir sur blanc que M. Ibrahima est interdit de sortir du territoire. M. Ibrahima Diallo s’est présenté, on lui a notifié la réquisition contre sa personne. Je n’ai fait qu’appliquer la loi. Et, il faut une lettre de levée d’interdiction de sortir émanant du même parquet pour permettre au citoyen concerné de passer par l’aéroport pour voyager », a déposé le colonel Ibrahima NabyTraoré à la barre.
Les avocats de la partie civile ont répliqué en disant que ce qui est présenté comme réquisition du procureur de Dixinn n’est qu’une correspondance et non une décision de justice. « Je n’ai pas vu dans le code de procédure pénale une disposition qui permet à un procureur d’interdire à un citoyen de sortir du territoire. Il n’y a pas de décision ou un mandat interdisant (mon client) de sortir du territoire. C’est une correspondance manifestement illicite. Le commissaire qui l’a exécutée doit séjourner en prison « , a souhaité Me Salifou Béavogui.
En revanche, l’avocat de la défense,Me Bernard Millimono, conformément aux déclarations de son client soutient que le procureur à la compétence d’interdire à un citoyen de sortir du territoire.
À la barre,  Ibrahima Diallo, la partie civile qui avait été empêché de se rendre au Niger pour animer une conférence a dit ceci : » un agent a scanné mon passeport, il a pris son téléphone, il m’a dit d’attendre qu’il va parler avec le commissaire spécial. D’autres agents sont venus, ils m’ont amené dans une salle d’attente. Après plusieurs minutes, l’agent est revenu pour me dire que je ne peux pas voyager et il a dit que c’est son chef qui le lui a dit. J’ai demandé l’acte qui le prouve, il m’a dit qu’il n’y a pas d’acte.
Selon le responsable des opérations du FNDC, il aurait perdu dans ce processus, 1 200 dollars représentant le billet d’avion aller retour, 750 dollars pour la réservation de l’hôtel où il devait s’installer. Par conséquent, ses avocats ont demandé la comparution des policiers qui étaient à l’enregistrement ce jour (1er juin 2023) pour venir dire si c’est le commissaire spécial qui leur a donné l’ordre. Une demande à laquelle le parquet et la défense se sont opposés. Ils estiment que si la partie civile fait cette demande, c’est parce qu’elle n’a pas de preuves alors qu’elle a opté dans cette affaire pour la citation directe.
Ainsi, le tribunal a rejeté la demande de la partie civile et renvoyé l’affaire au 27 juillet pour la suite de la procédure et éventuellement les plaidoiries et réquisition.
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