Mardi 19 avril, dans la salle d’audience, le président du tribunal de première instance de Mafanco Souleymane I Traoré a lancé la reprise des audiences criminelles de cette juridiction de premier degré. Quelque 107 dossiers criminels dont des cas de viol et de trafic international de drogue vont être examinés au cours de ces audiences.
« La reprise de ces audiences était une vraie préoccupation pour mon parquet », a dit le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco, Abdoulaye Israël Kpogomou. Une préoccupation justifiée par la détention « anormale » de certains accusés. Parmi ces cas anormaux, celui d’un accusé en détention provisoire depuis 2014. Pourtant, c’est pour éviter ces cas de détention provisoire prolongée que le législateur a supprimé la cour assise, cette juridiction spéciale devant laquelle les dossiers prenaient assez de temps.
Avec cette reprise, Abdoulaye Israël Kpogomou promet qu’il sera sans état d’âme. « Contre ceux qui les coupables, des réquisitions très sévères seront prises, surtout dans les dossiers de viol, de trafic international de drogue, de vol à main armée. C’est des infractions qui ont refait surface dans notre société, et il faut coûte que coûte les combattre… », a dit le procureur de la République, qui a également promis de prendre toutes les dispositions pour que les innocents soient libérés.
La cérémonie de lancement des audiences s’est déroulée en présence du procureur général près la Cour d’appel de Conakry, Charles Wright. L’occasion pour lui d’exprimer l’engagement du gouvernement à respecter les conventions internationales auxquelles la Guinée a souscrit, notamment celles relatives au respect du principe de la présomption d’innocence et du celui d’être jugé dans un délai raisonnable. « Si aujourd’hui, on a pris la responsabilité à ce que ces audiences criminelles aient lieu, c’est le lieu de remercier les partenaires notamment l’ONG Mêmes Droits pour Tous… Les avocats qui sont à la défense des accusés…», a dit Charles Wright qui a lui aussi exprimé la virulence de sa politique pénale contre les crimes de viol.