Toumany Camara, Rédacteur en chef du journal bimensuel «Tremplin» et son Directeur de publication, Bakara Guilavogui, font l’objet de poursuites judiciaires. Ils sont accusés par le Directeur général des Douanes, le général Toumany Sangaré et le colonel Facély Fandessen Kéita pour «diffamation». Ce mercredi 9 mai, la défense a demandé la comparution des deux personnalités. Le magistrat audiencier du TPI de Kaloum a rejeté cette requête avant de renvoyer le procès au 16 mai pour des plaidoiries et réquisitoire, a-t-on constaté sur place.
Sur la demande de comparution du général Toumany Sangaré et le colonel Facély Fandessen Kéita, l’avocat de la partie civile, Me Philippe Loua a déclaré qu’il n’y voit aucun intérêt cette présence de ses clients après que ces deniers aient porté plainte.
« Nous avons posé des questions aux prévenus qui ont librement répondu. L’affaire a été renvoyée pour les plaidoiries et réquisitoire le 16 mai. Nous ne refusons pas la comparution de nos clients tout comme nous ne voyons pas aussi l’intérêt de leur présence du moment où ils ont porté plainte. D’ailleurs, il appartenait au Tribunal qui est souverain d’accéder à leur demande qui a fini par rejeter estimant que ce n’est pas opportun », précise-t-il.
De son côté, l’avocat de la défense, Ousmane Mansaré a insisté que la comparution du général Toumany Sangaré et du colonel Facély Fandessen Keita est nécessaire pour qu’ils donnent leurs versions des faits. De toutes les façons, Me Mansaré a laissé entendre qu’ils n’ont aucune preuve qui atteste que ses clients ont diffamé avant de dénoncer qu’il y a une interférence dans le dossier.
« Après les débats, nous nous sommes rendus compte que la partie civile et le Ministère public n’ont pu apporter aucune preuve qui atteste la diffamation dont elle parle. Par contre, quand nous avons demandé la comparution du général Toumany Sangaré et du Colonel Facély Fandessen Kéita pour donner leurs versions des faits, pour le respect du principe des débats contradictoires, le Tribunal, le Représentant du ministère public et les conseils de la partie civile se sont catégoriquement opposés arguant qu’il n’est pas nécessaire que ces gens comparaissent », a-t-il expliqué.
Pourtant, selon Me Mansaré, la loi dit que quand vous poursuivez quelqu’un pour diffamation, il vous appartient d’apporter la preuve qui peut faire l’objet de discussions à la barre. « Vous comprendrez que dans ce dossier, qu’il y a une certaine interférence et considération. La Guinée étant un Etat de droit, il faut que le droit soit dit. Jusqu’à preuve contraire, nous demandons avec insistance la comparution du général Toumany Sangaré et Colonel Fandessen Kéita », affirme-t-il.