Au lendemain de son placement en détention à la maison centrale de Conakry, Aliou Bah a plaidé non coupable, ce mardi, 31 décembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Le leader du MoDeL est accusé pour « Offense et diffamation contre le Chef de l’Etat par le biais d’un systère informatique ».
Des faits punis selon l’article 659 du Code pénal et l’article 3 de la loi 010 ; 28 et 29 de la loi L 037 portant sur la cyber sécurité et protection des données à caractère personnel.
Le leader politique a comparu à la barre du Tribunal de Première instance de Kaloum aux environs de 10 heures 25 minutes. Interrogé par le juge Ousmane Sylla s’il reconnaît les faits pour lesquels il comparaît ? Le prévenu a rejeté en bloc les accusations.
« L’État incarne la responsabilité publique. C’est pourquoi dans mes discours, j’ai fustigé l’irresponsabilité de l’État suite aux kidnappings. J’ai fait appel aux religieux de ne pas se taire, de prendre leur responsabilité de rappeler aux dirigeants de rendre aux différentes familles leurs parents kidnappés et de faire en sorte que les citoyens se sentent en sécurité. Voici essentiellement les messages que j’ai tenu. Mais en rien, ces messages ne sont mal adressés ou diffamatoires à qui que ce soit.
Je n’ai pas traité de dirigeant de corrompu. J’ai traité le régime de régime dictatorial parce que la transition se termine ce 31 décembre. Les engagements qui ont étés pris, n’ont pas été respectés. C’est pourquoi j’ai traité le régime de dictatorial. J’ai dit qu’ils sont incapables et incompétents parce qu’ils n’ont pas exposé un pouvoir politique au peuple », a déclaré Aliou Bah dans son interrogatoire.
Sa conversion téléphonique avec le Général Balla Samoura quelques jours avant son interprétation
« Bien avant mon kidnapping, j’ai eu une conversation avec le Haut Commandant de la Gendarmerie. Il m’a appelé pour la première fois je lui ai dit que j’étais sur le point de prier. Quand j’ai fini de prier, je l’ai rappelé. Il m’a demandé pourquoi vous êtes en colère contre nous les autorités ? Est-ce que vous préférez qu’on se rencontre ? J’ai dit appelez-moi au téléphone. Il m’a dit est-ce que vous savez qu’on peut vous convoquer ? J’ai dit si je reçois les convocation en bonne et due forme, je répondrai. Et je lui ai même donné le numéro de mon avocat Me Pépé Antoine Lamah », révélé Aliou Bah.
Pour rappel, le leader politique a été arrêté le 26 décembre à la frontière guinéo-sierra léonaise à Pamelap par les forces de sécurité guinéenne et placé en garde à vue à la Direcion centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie où il a été auditionné pendant plusieurs jours. Le Président du MoDel sera ensuite transféré devant le parquet du Tribunal de Première Instance de Kaloum avant d’être placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.