Daliya Kania Sylla, marié et père deux enfants, a comparu ce lundi 10 juillet 2023 au tribunal de première instance de Dixinn. Il est accusé de viol suivi de grossesse et séquestration sur une mineure âgée de 14 ans.
Le prévenu à la barre n’a pas reconnu les faits de viol qui lui sont reprochés. Il déclare plutôt avoir eu des rapports sexuels consentant avec la mineure. « Elle est venue chez moi en mini-jupe. La manière dont elle était habillée m’a excité. Elle m’a fait la proposition, moi aussi j’ai accepté et nous sommes rentrés dans la douche où on a fait l’amour. Je ne l’ai pas violé, il y’a eu des rapports consentants avec elle. Je profite de l’occasion pour demander pardon à son père qui me considère comme son fils. Si je ne l’avais pas touché, elle ne serait pas tombée enceinte. C’est tout ce que j’ai à dire ici », s’est défendu l’accusé.
A la question du représentant du ministère public à savoir si la fille a eu son premier rapport sexuel avec lui, l’accusé a dit ne pas pouvoir confirmer cela. Monsieur Alpha Bacar Cissé a également demandé à l’accusé si la fille avait atteint ses 18 an. « Non, mais je ne savais pas qu’entretenir des relations avec une fille de moins de 18ans était un viol », a répondu l’accusé.
A la barre, Maca Fofana, le père de la victime est d’abord revenu sur son lien avec l’accusé : « la femme de Sylla l’a abandonné avec un bébé de 7 mois. Ce sont mes enfants qui prenaient soin de ce bébé. Il mangeait chez moi. Y’a pas ce que je n’ai pas fait pour lui ». Et de contredire l’accusé avant de désister : « ce qu’il a dit à la barre ici, tout est faux. Ce n’est pas ce qu’il nous a dit. Mais je laisse entre lui et Dieu. Je désiste de mon action.»
Durant les débats, il a été révélé que la fillette a déjà donné naissance à l’enfant issue de ce viol.
Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé au tribunal que lorsqu’il sera dans le secret de délibération, de ne pas tenir compte du lien qui existait entre les deux familles et de ne s’en tenir qu’au fait de viol.
Étant convaincu que les faits sont foncièrement établis à l’égard de l’accusé, le représentant du ministère public a demandé au tribunal de le condamner à cinq ans d’emprisonnement. Une manière selon lui de montrer à l’accusé la gravité de ce qu’il a commis.
A son tour, l’avocat de la défense, Me Abdourahmane Dabo, a plaidé coupable. Mais, il a demandé au tribunal d’accorder une circonstance atténuante à son client afin qu’il puisse faire face à ses obligations de père du nouveau-né. Car selon lui, une détention prolongée de son client pourrait mener à la destruction de son foyer même.
Pour sa propre défense, Daliya Kania Sylla a demandé la clémence du tribunal. « Ce que j’ai fait n’est pas normal », a-t-il fini par avouer.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 24 juillet 2023.