A la barre, le prévenu a reconnu avoir détenu une arme. Dans ses explications, il a dit : « j’ai acheté une maison dans laquelle j’ai trouvé l’arme. Il ne m’appartient pas. C’est moi même qui ait déclaré l’arme. C’était la première fois de ma vie que je vois une arme. Je me suis donc rendu à la police de Cobaya, mais ils m’ont dit : comme il fait tard, revenez le matin avec l’arme », a-t-il expliqué.
Prenant la parole, le représentant du ministère public estime que les déclarations du prévenu ne tiennent pas. Ainsi, il a demandé au prévenu s’il disposait d’un document lui permettant de détenir une arme ? Poursuivant, Alpha Bacar a également demandé au prévenu pourquoi a-t-il attendu près d’une semaine avant de déclarer l’arme ? Il lui a également questionné pourquoi il n’a pas demandé à la personne qui lui a vendu la maison d’où provenait cette arme ?« Je n’ai aucune connaissance de cette arme. Je ne sais pas comment elle s’est retrouvée chez moi. Je l’ai déclarée à la police dès que je l’ai trouvée », a repliqué le prévenu. Une réponse qui n’a pas du tout convaincu le représentant du ministère public. « Depuis que je suis né je n’ai pas entendu que quelqu’un a payé une maison et y a retrouvé une arme. Il est bel et bien auteur de cette détention. Il n’a aucune porte de sortie, la seule chose à faire c’est de plaider coupable puisqu’aucun document ne lui permettait cela », dira la substitut du procureur dans son réquisitoire.
Pour la répression, il a demandé de condamner Barry à un an d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis et au paiement de dix millions d’amende. Il a également demandé la confiscation de l’arme au profit de l’Etat.
Pour la défense de leurs clients, Me Sidiki Bérété et Me M’bomby Mara ont plaidé coupable, estimant que dans les faits sont constitués dans la mesure où il y a eu retrouvailles d’arme au domicile de Rafiou. « Je vous prie de constater que Rafiou est de bonne foi. Il n’a aucun antécédent judiciaire ni lié à un réseau de délinquants. Il a été voir un policier négligeant qui lui a demandé de revenir le lendemain. C’est un citoyen paisible qui gagne dignement sa vie. Détenir une arme ne dit pas qu’on va l’utiliser ou qu’on ait délinquant. Sur siège, je vous prie de l’accorder une liberté en attendant votre décision pour qu’il puisse se soigner. Au lieu de la confiscation de l’arme au profit de l’État, je vous demande la destruction de l’arme. Nous n’avons pas besoin. Et nous demandons de le condamner également avec sursis. Nous vous demandons pardon d’avoir vu cette arme de façon naïve chez nous », a plaidé la défense.
Le tribunal, par le juge Amadou Sy, a rejeté la demande de mise en liberté du prévenu et a renvoyé l’affaire au 11 janvier pour décision être rendue.