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TPI de Dixinn/un avocat et  sa « concubine » à la barre : plus d’un milliard gnf et des devises en jeu

Me Aboubacar Ouattara, un avocat du barreau de Guinée suspendu en 2019 pour trois ans pour « abus de confiance », est actuellement en justice avec dame Fatoumata Traoré. A cette mère de trois enfants (environ la quarantaine), il dit avoir remis, à différentes occasions,  2500 euros, 500 millions de francs guinéens, 113 500 euros, 700 millions de francs guinéens. Des sommes que reconnaît Fatoumata Traoré, directrice de l’établissement Tata et frères. Le hic c’est qu’elle dit avoir reçu ces sommes parce qu’elle et Me Ouattara « étaient ensemble, ils s’aimaient ».

L’avocat croit plutôt être victime « d’escroquerie, d’abus de confiance » de la part de Fatoumata Traoré et de ses présumés complices ; un certain Fayala Traoré qui serait en fuite,  de Bintou Doumbouya (l’unique fille de Fatoumata Traoré) et un certain Sékou Keita. Durant l’interrogatoire de la prévenue à la barre, les avocats de Me Ouattara ont laissé comprendre que Fatoumata Traoré a fait financer un « faux » contrat par Aboubacar Ouattara. Le fameux contrat, Fatoumata Traoré l’aurait eu avec le ministère de la Défense pour la fourniture d’équipements militaires.

 Sur un document présenté par les avocats de la partie civile, Fatoumata Traoré reconnaît sa signature. Mais elle ne reconnaît pas les autres signatures qui seraient du ministre de la Défense et du général Namory Kourouma, chef d’Etat-Major général des armées. « C’est Me Ouattara qui m’a dit de signer ce papier et quand je le signais, ce papier il n’y avait pas d’autres signatures. Je ne sais donc pas à qui sont ces signatures », s’est défendue la prévenue, disant qu’à l’époque qu’elle suivait la parole de Me Ouattara à la lettre. « Tout qu’il me disait, je pouvais le faire parce qu’il était le seul homme de ma vie. C’est lui qui s’occupait de moi et de ma famille », a-t-elle dit.

Fatouma Ouattara a réitéré qu’elle n’a jamais eu de contrat avec le ministère de la Défense. « Le seul contrat que j’ai eu c’était entre 2009 et 2010. Or, ma relation avec Me Ouattara a commencé en 2014. C’est un appel d’offres que je lui ai signalé, il n’a jamais été question de contrat », a-t-elle dit.

Ne voulant pas rentrer dans les détails de la relation amoureuse qu’aurait entretenue leur client avec Fatoumata Traoré, les avocats de la partie civile ont borné leurs questions sur les sommes d’argent en jeu. Les avocats de Me Ouattara ont donc laissé comprendre que c’est quand leur client s’est rendu compte que le contrat est en réalité du faux, qu’il a cessé de le financer. « Me Ouattara est un intellectuel, un avocat, comment pourrais-je le tromper ? », s’est demandé Traoré qui s’exprimait  en langue maninka.  En dépit des pièces versées au dossier et sur certaines desquelles elle reconnaît ses signatures, elle est restée sur sa position : tout l’argent qu’elle a reçu de Me Ouattara, c’était dans le cadre de leur relation amoureuse. Le procureur lui a même posé cette question : « vous pensez qu’un homme peut donner toutes ces sommes d’argent à une femme parce qu’il l’aime ? » A cette question, elle répondra : « pourquoi pas ? Il y a même des hommes qui construisent des villas pour les femmes qu’ils aiment ».

Par ailleurs, il faut souligner que l’audience a été reportée pour le 28 décembre prochain pour la suite de l’audition de la prévenue.

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