Avant la décision du tribunal, l’audience de ce jour a commencé par l’audition du père de l’enfant qui avait été enlevé (qui a été finalement retrouvé). À la barre, il a déclaré : « je suis un taximan et Hadja est ma patronne. Quand je suis parti au village, à mon retour, j’ai présenté ma femme à Hadja (…) Quand elle est tombée enceinte, Hadja m’a dit de la laisser l’envoyer à l’hôpital pour le suivi. Elle ne m’a jamais laissé payer les frais hospitaliers. Quand la grossesse est arrivée à un certain niveau, elle m’a dit que l’endroit où je suis n’est pas bon pour ma femme, de la laisser venir chez elle. J’ai alors envoyé ma femme habiter chez elle. Quand elle a accouché Hadja m’a dit que l’enfant est mort-né. J’ai dit d’accord, on va l’enterrer. Je suis parti et à mon retour, j’ai demandé le corps de l’enfant. Hadja m’a dit qu’elle l’a jeté(…) Lorsqu’on est venu à l’OPROGEM, il m’ont dit si je connais la deuxième concession de Hadja. J’ai répondu par oui. On est allé alors dans la deuxième concession de Hadja. J’ai toqué et Mimi a demandé c’est qui ? Quand j’ai répondu que c’est moi, elle a refusé d’ouvrir. Quelqu’un a sauté dans le mur de la cour et on a trouvé une clef sur la table. Quand j’ai ouvert la porte, on a trouvé l’enfant dans la chambre avec Aminata « , a expliqué la partie civile.
Après la déposition du père de l’enfant, le ministère public a requis de retenir les prévenues dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, tout en constatant la lettre de désistement, il a demandé de les condamner à 2 ans de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende de 5 millions, chacune.
De son côté, la défense a demandé au tribunal d’appliquer les dispositions de l’article 544 du Code pénal guinéen et de renvoyer ses clientes des fins de la poursuite. Mais le tribunal a reconnu les trois dames coupable des faits d’enlèvement et de complicité. Pour la répression, il les a condamnées à deux ans d’emprisonnement et au paiement de deux millions d’amende chacune. Ce, en constatant le désistement de la partie civile.