Au tribunal de première instance de Dixinn, alors que les débats devraient s’ouvrir ce mercredi 06 mars 2024, l’affaire opposant le ministère public et Dr Ousmane Kaba contre le politicien et ancien ministre de la Communication Alhousseiny Makanera a été de nouveau renvoyé pour permettre au tribunal de statuer sur des exceptions soulevées par le prévenu. La prochaine audience est prévue le 13 mars.
A la barre, Makanera a indiqué que le délai de comparution et le fait qu’il devait recevoir la liste des témoins et les griefs par lesquels il est poursuivi n’ont pas été respectés. « Le président du tribunal qui était en charge de cette affaire m’a obligé à venir à la barre sans ces préalables. Ce qui est une violation flagrante de l’article 136 de la loi sur la liberté de la presse. C’est pourquoi je demande de débouter de toutes ces prétentions Dr Ousmane Kaba dans ce dossier. L’article dit que si je ne reçois pas cela au moins trois jours avant la première audience, il doit perdre tous ses droits », a expliqué l’ancien ministre de la Communication. Et d’ajouter qu’il aurait souhaité une confrontation entre lui et le plaignant. « S’il n’est pas là, cela n’a aucun sens. S’il était là, j’allais partir aux débats. Même si demain, il accepte de venir, j’irai aux débats pour que les gens comprennent pourquoi il me poursuit », a-t-il dit.
Les avocats de la partie ont répliqué en demandant au tribunal de rejeter cette exception et de passer aux débats. Selon eux, le président qui était en charge du dossier avait rejeté cette demande de l’accusé et avait ordonné l’ouverture des débats. Ils ont demandé de continuer sur cette lancée.
Le Ministère public de son côté a rejoint les avocats de la partie civile en estimant que la juge doit poursuivre là où l’autre président s’était arrêté. Mais le juge Damba Oularé a décidé de renvoyer l’affaire au 13 mars pour statuer sur les exceptions soulevées par le prévenu.
Pour rappel, Alhousseiny Makanera Kaké est traduit devant ce tribunal pour répondre des faits de diffamation par voie de presse. On lui reproche d’avoir, au cours d’une émission tenue à la télévision Djoma le 17 juin 2023, tenu des propos au préjudice de docteur Ousmane Kaba. Il aurait dit que docteur Ousmane Kaba a bénéficié d’un contrat de 330 milliards de francs guinéens à travers son université Koffi Annan. Ensuite, il aurait traité Ousmane Kaba de non brillant et qu’en 2010 son université n’abritait qu’un seul bâtiment.