Le tribunal de première instance (TPI) de Dixinn a reconnu coupable le syndicaliste Aboubacar Sidiki Mara des faits d’ «incitation à la révolte, de manifestation illicite et d’attroupement dans les extensions d’une société minière ou portuaire ». Pour la répression, il l’a condamné à six mois de prison dont quatre assortis de sursis.
Le syndicaliste qui est en prison depuis mai dernier, a déjà purgé une bonne partie de cette peine contestée par ses avocats, les syndicalistes et sa famille. Il devra sortir de la prison le 08 juillet prochain.
Pour Me Paul Yomba, son client devrait être simplement et purement relaxé. Et pour ça, il est prêt à user de toutes les voies de recours pour faire blanchir son client. « C’est le pouvoir et ses agents qui ont commis des infractions au préjudice de monsieur Mara, et non le contraire. Je ne comprends donc pas qu’on fasse la justice à une seule vitesse », s’en est indigné Me Paul Yomba Kourouma qui a déjà saisi la Cour de justice de la CEDEAO, et est prêt à user de toutes les voies de recours nationales.
«L’Etat de droit et la démocratie viennent de prendre un coup dans notre pays, d’autant plus que le pouvoir judiciaire se voit inhiber, atrophié, dans le pouvoir exécutif. Les magistrats ont cessé d’exercer leur liberté, de jouir de leur indépendance », a critiqué l’avocat, rappelant que les faits préalablement reprochés à son client ont été requalifiés.
«La requalification de l’infraction qui vient d’être faite ne tient en aucun cas la route… Les organisations de défense des droits de l’Homme, le Barreau de Guinée, les citoyens lambda même savent que ce dossier fait l’objet de dénonciation et fait honte à notre pays », a proféré l’avocat, visiblement remonté contre la décision du juge.
Aboubacar Sidiki Mara, Secrétaire général adjoint de l’UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guinée), avait été arrêté – enlevé selon ses avocats– tard dans la nuit du 6 mai dernier, dans son hôtel à Boké où il était pour rencontrer des travailleurs dans le secteur minier. Il sera ramené à Conakry où il avait été finalement inculpé des faits de «trouble à l’ordre public et incitation à la révolte ». Des faits qui ont été finalement requalifiés.
Me Paul Yomba espère que son client sera blanchi devant une autre juridiction, dans une composition « plus intelligente ».