Après les témoignages d’Abdoul Hamid Diallo et Amadou Bah mercredi dernier, c’est au tour de Mamadou Lamine Sall de comparaître ce lundi 24 juillet 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé au palais de Justice de Conakry. Mamadou Lamine Sall a déclaré à la barre qu’il n’a pas été arrêté au stade du 28 septembre, mais qu’il était sorti avec un certain jeune nommé Bobo à la recherche de Korka Bah, qui était parti au stade. Quand il a appelé le numéro de Korka, c’est un militaire qui a répondu et lui a dit que Korka se trouvait au camp Koundara. C’est ainsi que lui et son ami Bobo se sont rendus à Koundara. Malheureusement, ils ont tous les deux été arrêtés et qualifiés de rebelles. Selon Sall, le sergent Paul leur a dit qu’il fallait réduire leur nombre, c’est-à-dire les tuer, car ils étaient nombreux.
Mamadou Lamine Sall n’a pas affirmé que Paul Mansa Guilavogui les frappait personnellement, car ils ne pouvaient pas voir leurs agresseurs, mais il accuse ce militaire de venir les insulter et les menacer de mort aux environs de 4h du matin. Un autre militaire nommé Tanènè les faisait descendre chaque matin pour ce qu’ils croyaient être leur petit-déjeuner, mais qui consistait en réalité en 50 coups qu’ils devaient recevoir. Tanènè ordonnait que les coups continuent jusqu’à ce que ceux qui frappent soient fatigués.
Selon le témoignage de Sall, les détenus ne recevaient de nourriture qu’à 14h chaque jour, et elle leur était apportée dans un petit bol destiné à toutes les personnes détenues. C’est après une semaine qu’un Général de l’armée est venu les libérer et les déposer à Taouyah.
À lire aussi
À ce jour, Korka Bah n’a toujours pas été retrouvé, ni lui ni son corps.
