« Tokkora ». C’est le nom d’une marque née d’une longue expérience vécue par le jeune entrepreneur Aliou Diallo qui en est le fondateur. Ce diplômé de l’Université guinéenne, ingénieur en Génie rural évolue depuis plus d’une décennie dans le domaine du textile artisanal guinéen.
Conscient du fait que le tissu du pays a de la qualité et qu’il faille le faire franchir un cap, Aliou Diallo a songé à la création de Tokkora pour développer le textile à partir d’ici et avoir des produits finis sur place. A ce jour, Tokkora offre une gamme variée de produits conçus à base du textile artisanal en habillement, en linge de maison, et en plusieurs autres accessoires liés aux tissus. Des tissus 100% coton et 100% écologiques, avec à la clé, toute la transformation faite localement.
« Nous n’achetons que les matières premières. Sinon, et la teinture, et la préparation du tissage, et la confection, et la finition, tout est fait localement et à la main », explique Aliou Diallo qui ajoute par la même occasion que cela implique que sa structure emploie une forte main d’œuvre, dont une équipe pour la teinture, une équipe pour le tissage, une autre pour la confection.
En temps plein, Tokkora emploie une vingtaine de jeunes femmes et de jeunes hommes pour développer ses activités. Un nombre qui est souvent revu à la hausse en fonction du volume de travail et de la fréquence des commandes.
En 2018, le fondateur de la marque Tokkora a été gratifié du Prix du jeune entrepreneur à lui décerné par une structure de la place. Un précieux sésame qui venait ainsi récompenser un long parcours, dont le début a été parsemé d’embuches. Toute chose qui n’aura réussi à l’ébranler dans l’atteinte des objectifs qu’il s’est toujours assignés. Bien au contraire, le jeune Aliou Diallo est fier de figurer parmi les pionniers dans cette activité et de développer un type de tissage propre à la Guinée.
A la question de savoir si les tissus de Tokkora ne se déteignent pas à l’image de certains tissus, le fondateur de la marque s’est voulu plus sûr. « Nous avons travaillé en amont sur la qualité, parce que nous voulons développer un textile qu’on peut exporter partout à travers le monde. Vous savez qu’au niveau international, la qualité est indiscutable. Donc, nous avons travaillé sur la qualité. Nos tissus ne se déteignent pas, ne se coupent pas et ne sont pas raccordés non plus », rassure M. Diallo.
Et d’ailleurs, notre interlocuteur dit avoir remarqué que le savoir-faire du pays est très riche. Sauf que malheureusement, fait-il noter, on ne travaille pas jusqu’à ce qu’on trouve une qualité supérieure. Or, nous avons un tissage supérieur à beaucoup de pays. Mais ces pays sont en avance sur nous, parce qu’il y a de la qualité. « Donc, nous, nous avons travaillé sur cette qualité avant de proposer le produit », se répète-t-il.
A ce jour, le promoteur de la marque Tokkora déclare être sur un projet de collaboration avec des sites de vente en ligne pour pouvoir faire la promotion de ses produits. Car, son objectif à moyen terme, c’est de vendre partout dans le monde à partir d’ici.
« Pour cela, il faut qu’on ait des représentations partout. Mais la marque restera guinéenne. C’est seul le produit fini qui sera envoyé dans ces représentations que nous aurons à travers le monde. Et c’est pourquoi nous avons besoin de collaborer avec les hommes de culture, les artistes, les joueurs et même les hommes de médias pour faire la promotion de nos produits et montrer aux gens que ce que nous produisons est meilleur à ce que nous importons. Et que si nous achetons ce que nous faisons sur place, nous permettons à la Guinée d’avancer, parce qu’il y aura des emplois qui seront créés. Et beaucoup de gens seront formés », évalue-t-il en concluant.