Les habitants du district de Domigna, situé à trois kilomètres du centre-ville de Boffa, sont actuellement confrontés à une véritable pénurie d’eau potable. L’unique forage que la population utilise date de 1992. Celui-ci est tombée en panne depuis deux ans suite, apprend-on, au raccordement du site de l’ONG, le groupe Lusuim »LGL » qui appartient à l’église Anglicane de Domingna. (Photo d’archives)
Devant cette crise, les habitants de ce district ont décidé de prendre leur destin en main en déconnectant le tuyau qui dessert le site de la mission Anglicane de Domingna.
Interrogé, le président de la jeunesse du district de Domingna, Lanssana Camara revient sur l’origine de ce contentieux : «il y a un conflit entre la communauté de Domingna et le groupe Lusuim. Ce litige est lié aux problèmes de notre forage qui a été fait pour la communauté depuis 1992. C’est le seul et l’unique qu’on a ici. Quand cette ONG était arrivée ici, on était tous contents. Après la construction d’un poste de santé privé, ils nous ont dit de leur donner un peu d’eau. On leur a demandé comment on peut vous donner de l’eau alors que vous-êtes, vous, une ONG qui peut faire sa propre pompe là où elle peut. En réponse, ils ont dit qu’ils vont prendre l’aspirateur pour faire descendre dans notre pompe pour canaliser vers notre site ainsi que nous allons avoir de l’eau. Après quelques temps, nous avons constaté qu’ils nous ont trompé. L’eau ne sortait pas du robinet, mais eux, ils puisent l’eau et l’amènent à leur site. Il y a de cela deux ans, nos sœurs et mères passent toute la journée à la recherche d’un point d’eau et là aussi, c’est un puits. C’est ce qui fait qu’on est toujours malades parce que l’eau que nous utilisons n’est pas bonne. On avait informé nos sages puis les rencontrer. Mais, ils n’ont pas compris. C’est pourquoi toute la communauté s’est mobilisée pour venir couper le tuyau qui canalise l’eau vers leur site. Donc nous sommes là tant que nous n’avons pas d’eau, eux aussi n’en auront pas. »
Pour sa part, le directeur exécutif du groupe Lusuim ‘’LGL’’, basé à l’église anglicane de Domingna, Mohamed Diaoune affirme que son institution a trouvé que la population était confrontée à ce problème d’adduction en eau potable.
«Il s’agit d’un problème d’incompréhension. Nous, à notre arrivée, nous avons trouvé que la population était confrontée à un problème d’eau potable. L’eau que la population utilisait, contenait une quantité de fer. Donc pour palier à cela, pour non seulement donner de l’eau potable à la communauté mais aussi au poste de santé. Nous avons mené des démarches auprès des partenaires pour trouver un fonds et réhabiliter le forage. C’est ce qui fut fait. Depuis lors, il y a un système de canalisation qui a été installé et connecté le site pour nous servir et aider la population aussi à avoir de l’eau. Mais, avec la mauvaise manipulation du robinet par la communauté depuis un certain temps, la population était privée de l’eau et c’est ainsi que la communauté s’est révoltée en coupant nos tuyaux qui dessert en eau notre site », a précisé le directeur exécutif de l’ONG.
Les habitants de Domingna sont majoritairement paysans et frappés de plein fouet par un manque d’infrastructures sociales de base et appellent à l’aide de l’Etat.