« L’eau est juste derrière notre abri, toute la plantation de manioc est engloutie. Nos bagages sont étalés sur la terrasse et nous ne sommes entourées que par des vagues d’eau. Des serpents et autres animaux aquatiques féroces quittent le lit du fleuve pour arriver dans les concessions. Nous avons peur pour notre sécurité. J’ai mis en valeur ici 100 hectares de riz avec mon groupement, tout a été submergé, les bidons d’herbicides sont noyés. Mon plus grand souci aujourd’hui est comment nous allons quitter ici avec la vie sauve »
Située à 66 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Télimélé, la commune rurale de Koba est le théâtre d’une inondation sans précédent suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues trois jours durant et ont provoqué le débordement du fleuve Tominy et ses affluents.
Les conséquences de cette furie pluviométrique sont énormes : plus de 100 hectares de riz ainsi que des plantations de manioc sont submergés par l’eau, des petits ruminants et volailles emportés, plus de six (06) cases, des maisons d’habitation détruites et des citoyens bloqués de toutes parts. Avec l’impossibilité de se frayer une issue jusqu’au moment où nous rédigeons cet article (09 h 00′).
Interrogé pour en savoir un peu plus sur l’étendue de la catastrophe et les mesures préliminaires prises pour sauver les vies humaines, le président de la délégation spéciale de Koba, Thierno Abdoulaye Kouyaté décrit un véritable désastre : « Depuis près de trois jours, il pleut sans arrêt ici. Le fleuve Tominy, aidé dans sa furie par ses affluents que sont les rivières Donzo, Yangalé et Bambadjon ont considérablement débordé pour envahir tous les villages riverains, notamment Yembé, Loumbadiodho, Wouddouhoye, Boulounkoun, et Yangalé. Aussitôt informés, nous avons tenté de nous rendre sur les lieux mais malheureusement l’accès était quasiment impossible. Nous avons ordonné aux citoyens de quitter les flancs du fleuve pour remonter en hauteur et surtout de ne prendre aucun risque, en attendant de voir quelle solution prendre avec les autorités préfectorales », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, la présidente du groupement Haldi fotti de Santou, en compagnie de plusieurs autres femmes, coincées par les eaux a fait un récit glaçant de leur calvaire et se dit plutôt préoccupée par sa survie que du sort réservé à son champ de riz.
Madame Adama Dian Sylla explique : « Nous sommes coincées comme ça là où je vous parle. L’eau est juste derrière notre abri, toute la plantation de manioc est engloutie. Nos bagages sont étalés sur la terrasse et nous ne sommes entourées que par des vagues d’eau. Des serpents et autres animaux aquatiques féroces quittent le lit du fleuve pour arriver dans les concessions. Nous avons peur pour notre sécurité. J’ai mis en valeur ici 100 hectares de riz avec mon groupement, tout a été submergé, les bidons d’herbicides sont noyés. Mon plus grand souci aujourd’hui est comment nous allons quitter ici avec la vie sauve! C’est le chef secteur de Yembé qui utilise sa pirogue pour faire la navette entre les concessions pour s’enquérir de l’état des citoyens. Nous n’avons pas fermé l’œil encore, et non plus mangé quelque chose. Nous sommes terrifiées par la pluie », a déploré Adama Dian Sylla au bout de son énergie.
En attendant la descente des eaux et le retour à la vie normale, les citoyens de Koba prennent leur mal en patience.