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Taux élevé de la mortalité infantile en Guinée : Dr Ibrahima Sory lève un coin du voile sur le fléau

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Afrique subsaharienne et l’Asie centrale et méridionale, représentent plus de 80 % des 5,2 millions de décès chez les enfants de moins de 5 ans en 2019.  Notre reporter a rencontré Docteur Ibrahima Sory Diallo, directeur général de l’Institut de nutrition et de santé pour enfant au CHU Donka, afin d’en savoir sur les raisons de ce fléau qui sévit dans notre pays.
 
Guineenews.org : Quelles sont les raisons de la mortalité infantile avant, pendant et  après l’accouchement ?
 
Dr Ibrahima Sory : La principale raison est le non suivi de la grossesse.  Sur ce, je vous explique les différentes raisons dans les différents cas. Je vais commencer par les raisons de la mortalité infantile avant l’accouchement. Donc quand un nourrisson meurt avant qu’il ne vienne au monde en termes médical on les appelle les morts né ou la morti-naissance qui peuvent être de deux catégories: les morts nés frais  qui sont des fœtus qui meurent  au détour de l’accouchement, c’est-à-dire qui viennent de naître mais sans vie et les morts nés macérés qui sont les fœtus qui sont morts à une semaine voire plus  de grossesse.
Les raisons sont les suivantes : les infections chez la mère; les malformations congénitales ou troubles de l’alimentation chez la mère. Oui est dû par le fait que  la mère ignorait l’existence du fœtus donc par manque de suivi, elle à fait une fausse couche.
 
En ce qui concerne les raisons de la mortalité infantile pendant l’accouchement : c’est quand le nouveau né est sur le point de naître mais qu’il est privé d’oxygène ce qu’on appelle l’asphyxie périnatal. Il naît, on sent les signes de vie mais il a des difficultés de respirer par le simple fait qu’il a été privé d’oxygène pendant l’accouchement. Donc ces nouveaux nés peuvent mourir soit sur le champs ou les sept premiers jours de sa naissance. C’est le même cas avec les prématurés qui sont venus un peu tôt, c’est-à-dire avant le moment prévu. La mal formation congénitale qui est très rare, c’est aussi l’une des raisons de la mortalité infantile pendant l’accouchement.
Quant aux raisons de la mortalité infantile après l’accouchement : une fois que le nouveau bébé est né il est adapté à la vie extra-utérine,  c’est-à-dire pendant la période néonatale ils peuvent avoir des maladies liées à l’environnement telles que : les infections bactériennes parfois virales qui passent souvent par  l’ombilique qui vient d’être coupé   sont les premières causes de mortalité suivie des  diarrhées et aussi la pulmonie, sans oublier le paludisme qui est l’une des raisons phares de la mort du nouveau né. Toutes ces caractéristiques sont appelées en termes médical la mortalité néonatale ça c’est avant les 28  jours de vie.
Il y a aussi des cas de décès chez les bébés après 1 an de vie. il faut le signaler également parce que ici en Guinée il y a  un taux qui s’élève à 71 pour mille qui sont souvent dû à des diarrhées aiguës ; le VIH et le paludisme. Donc c’est entre autres les raisons fondamentales de la mortalité infantile, avant pendant et après l’accouchement.
Guineenews.org: Quelles sont les mesures à prendre pour réduire ces causes ?
 
Dr Ibrahima Sory : Pour réduire ces faits, il faut tout simplement faire des consultations.  Une fois qu’il y a conception, la femmes enceinte doit se rendre à l’hôpital voir un gynécologue spécialisé qui suivra la grossesse jusqu’à terme.
Il y a aujourd’hui la recommandation de l’OMS  qui nous demande de valider les huit (8) contacts, les quatre (4) CPN(Consultation prénatales) et les quatre (4) CN(Consultation néonatale).
Et pendant cette période de la CNP, le prestataire de santé examine la patiente pour connaître le développement de la grossesse et lui donner les conseils dans le but de prévenir toutes sortes de complication.
Guineenews.org : Quelles sont les statistiques de ces 10 dernières années ?
 
Dr Ibrahima Sory : Bon en 2005  après une enquête démographique de santé en Guinée,  il y a eu un taux de mortalité infantile; néonatale de 39 pour mille qui était un pourcentage très élevé,  et 7 ans après  en 2012 après une étude démographique de santé, le taux de mortalité infantile en Guinée était de 33 pour mille  il y a eu une réduction de 6% et en 2018 la dernière enquête démographique de santé (EDS) a révélé un taux de mortalité infantile néonatale  de 32 pour mille et là il y a eu une réduction de 1%. Donc c’est cette tendance qu’il faut continuer, c’est notre mission.
Guineenews.org : Au sein de votre structure de santé qui est l’Institut de nutrition et de santé, vous avez eu combien de cas de décès ? 
 
Dr Ibrahima Sory : Ici dans notre structure  de santé à l’Institut de nutrition et de santé pour enfant, pendant l’année 2021 nous avons reçu plus de 2200 nouveaux nés,  et il y a eu 320 décès. Nous recevons souvent des enfants dans des cas critiques puisque nous sommes une référence. Dès fois ils viennent morts mais comme ils sont déjà là, on est obligé d’enregistrer.  Et la plupart des cas de décès sont dus à l’asphyxie du nouveau né. Ils viennent soit en taxi ou en voiture personnel. S’il y avait des ambulances  médicales, il y aurait moins de cas de décès.
Guineenews.org :Quels conseils avez vous à donner aux futures mères ? 
 
Dr Ibrahima Sory : je conseille aux femmes de faire la consultation prénatale. Dès qu’elle remarque un retard dans leur cycle de menstruations, il faut immédiatement consulter un médecin pour qu’il confirme qu’il s’agit bel et bien d’une grossesse et commencé la CPN et suivre à la lettre les Conseils du médecin durant les quatre CPN, prendre régulièrement et à l’heure les produits prescrits, se nourrir bien et adapter une bonne hygiène,  être attentives à  la moindre complication, consulter un médecin et ne jamais accoucher à domicile.  Si ces conseils sont suivis et respectés, il y aura moins de cas de décès des nourrissons.

 

Magnanfing  DORÉ 

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