Moins de vingt-quatre heures après la publication de la décision de la commission d’éthique de la fédération guinéenne de football (féguifoot) dans le dossier de corruption qui mettait en cause l’ancien entraineur du Syli national, Paul Put et Amadou Diaby, le vice-président suspendu de la féguifoot, les conseils de ce dernier ont animé ce samedi 17 août une conférence de presse à Conakry. Objectif, battre en brèche les arguments du comité d’éthique tout en réfutant les éléments à charge brandis contre leur client.
Devant la presse ce samedi, Me. Malicky Ibrahim Bayo et Me. Adama Barry ont affirmé qu’ « aucune preuve n’existe » contre leur client. Par contre, ils expriment leur étonnement face à cette décision du comité d’éthique qu’ils qualifient de « tract » qui condamne Amadou Diaby « sans être jugé ». Selon eux, pour une première, Amadou Diaby a été suspendu sans être entendu juste sur « une simple dénonciation » de Paul Put.
Les avocats se sont également pris au président du comité d’éthique, Amadou Tham Camara qu’ils récusent arguant d’un conflit d’intérêt entre celui-ci et le cas de Amadou Diaby. Ensuite, ils estiment que leur client est victime d’’acharnement de la part de Guinéenews,’’ le site d’informations générales dont Amadou Tham est le patron. Pourtant, depuis le début de cette saga, votre quotidien électronique n’a traité aucune information privilégiée émanant du comité d’éthique avant, pendant et après ses plénières.
Ils accusent également le président du comité « d’avoir appelé personnellement Paul Put sur la base des fausses informations afin d’amener celui-ci à refuser toute confrontation ».
Les conseils sont également revenus sur les éléments de fond fournis au comité d’éthique et qui incriminent leur client Amadou Diaby.
« Devant la commission d’éthique, il a été exposé un reçu manuscrit d’un monsieur établi en Côte d’Ivoire par un Béninois qui dit avoir reçu des mains d’une dame Traoré d’un montant de 7 millions de CFA pour le compte de Amadou Diaby. La commission n’a pas montré que Amadou Diaby a donné mandat à cette personne ni les motifs de la réception de ce mandat.
Le deuxième élément de preuve qui a été exposé, est l’échange téléphonique entre deux [comédiens]. L’un demande à l’autre et qui ont un accent ivoirien :
– Est-ce que l’argent qui a été destiné à Amadou Diaby, il l’a eu ?
L’autre répond :
– Je ne connais pas Amadou Diaby, c’est l’ami de mon boss. Je ne peux pas vous dire qu’il a reçu ou pas l’argent. J’apprends seulement qu’il doit arriver de Kinshasa.
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Le troisième élément de preuve qui a été produit, est un échange téléphonique de 40 minutes entre Amadou Diaby et Paul Put.
Au cours de cet échange, en aucun moment, il n’apparaît une remise d’argent entre les deux.
Le quatrième élément, c’est une photo truquée où Amadou Diaby est assis dans le hall de l’hôtel Ivoire avec une dame.
Le cinquième élément de preuve produit est un enregistrement de deux minutes entre quelqu’un qui imite visiblement la voix de Amadou Diaby qui dit :
-Mais écoutez, la transaction à Bamako ayant échoué, la banque a fait une ponction de 3000 € sur les 30 000 € qui lui étaient destinés… Alors qu’est-ce que je fais ?
– Et la voix dit :
– Envoyez 16 000€ à un monsieur au nom de Latif.
La question a été posée à Amadou Diaby. La preuve de cet envoi n’a pas été produit. Le monsieur Latif (un cambiste) a été entendu par le comité et n’a pas confirmé les propos et qu’il n’a jamais fait de transactions avec Amadou Diaby », confient les avocats.
Par ailleurs, aux dires de Me Malicky, « il n’y a rien dans ce dossier sauf que Paul Put espère que la décision du comité d’éthique ne sera pas confirmée…Et si elle est confirmée, nous allons saisir les juridictions compétentes et le Tribunal Arbitral des Sports (TAS) ».
Dossier à suivre…