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Surcharge et Insécurité de passagers : un comportement à risque qui n’intéresse personne ou presque

Ce n’est pas la première fois que nous abordons ce sujet, parfaitement illustré par l’image que l’on voit ici. Et tout porte à croire que ce ne sera pas la dernière. Le fait dénoncé est têtu et il est encore bien présent dans le transport en commun chez nous. Nous allons certainement en reparler encore, avec l’espoir que cette incongruité, cette image choquante disparaisse définitivement de notre circulation.

Ce qui étonne, c’est le fait qu’une bonne frange de l’opinion la considère comme, plutôt banale et sans intérêt. Pourtant, cette pratique, de par sa dangerosité, frise la bêtise, le laisser-aller, le désordre voire même le suicide de ceux qui s’y adonnent. C’est du moins, l’idée qu’on se fait, au regard des risques qui la caractérisent et que les auteurs semblent ignorer ou minimiser. On pourrait y ajouter beaucoup d’autres qualificatifs pour stigmatiser ce comportement. Ses adeptes agissent de façon très désinvolte. Ils donnent l’air de ne pas être conscients des risques encourus. On peut même croire qu’ils narguent la police, tellement leur attitude est ostentatoire. Cette dernière est carrément débordée par l’ampleur du phénomène. Elle ne peut donc le circonscrire entièrement, n’intervenant que de façon limitée et ponctuelle.

 Voir les gens ainsi accrochés à un véhicule qui, lui-même est surchargé, certainement sans papiers et en mauvais état technique, ne peut laisser indifférent. Ces passagers imprudents peuvent tomber. Le véhicule lui-même peut se renverser. Et on peut bien imaginer ce qui peut advenir.

Les sentiments que ce spectacle inspire sont variés. Ils dépendent d’un faisceau de facteurs. On peut citer la réglementation en vigueur dans chaque pays et les us et coutumes des populations. En général, en Afrique et en Asie, avec les nombreux pays en développement qui les peuplent, il n’est pas rare de voir des cas de surcharge et d’insécurité de passagers. Parfois, c’est en grappes qu’on les voit, à travers villes et campagnes, accrochés aux flancs des véhicules ou perchés sur le toit. Le phénomène s’observe même dans le transport ferroviaire. On y est si habitué, que le côté anormal et dangereux qui s’y greffe n’est plus considéré.

Nous vivons la même situation chez nous. Non pas parce qu’elle est une option formelle, officialisée, mais parce qu’elle est une réplique au déficit de transport en commun qui n’a jamais été comblé. Jusque dans les années 60, cette infraction n’était pas listée dans les annales de la police ou de la gendarmerie. Elle était toujours réprimée, à chaque fois qu’un automobiliste s’en rendait coupable.

A l’époque, c’est à partir du Km 36, que les transporteurs s’arrêtaient pour mettre tout en ordre sur leur véhicule, avant de s’aventurer vers la ville. On invitait les passagers des camions qui étaient perchés ou accrochés, à rejoindre leur place assise, sur les bancs disposés dans la carrosserie. Le soir, on s’assure du fonctionnement correct de l’éclairage et de la signalisation.  Les phares et les clignotants étaient vérifiés, etc. C’est comme ça que ça fonctionnait et c’était salué par tout le monde.

Les agents ne tergiversent pas sur le règlement. Ils n’accusent point et dans l’exercice de leur fonction, ils étaient courtois, mais fermes. Hélas, cela n’a pas duré longtemps. Tout a changé quelque temps après.

Quand l’explosion démographique a atteint un certain seuil, elle a fait croître la demande de transport. L’offre ne comblait pas le besoin. C’est alors qu’on a commencé à enregistrer des cas de surcharge. Dans un premier temps, ils se limitent en rase campagne, surtout en direction des marchés hebdomadaires que les véhicules de transport en commun, très rares à l’époque, ne fréquentent que très rarement ou même pas. En lieu et place, ce sont les camions qui s’y rendent. A cause, surtout, des difficultés d’accès liées à l’état des routes.

En pareilles circonstances, personne ne peut convaincre ceux qui veulent se déplacer, d’attendre que l’hypothétique bonne ou meilleure occasion se présente à eux. Ils empruntent le premier véhicule qui arrive, sans attendre, ni hésiter. A leurs risques et périls !

Le phénomène s’est rapidement étendu, allant de la rase campagne aux centres urbains. A telle enseigne que c’est aujourd’hui la règle. Les taxis, les minibus, jusqu’aux motos sont constamment surchargés. C’est la norme en quelque sorte et tout le monde fait avec. A tous les coups, l’infraction est vérifiable, sans déranger qui que ce soit.

Usagers et forces de l’ordre s’en accommodent, chacun de son côté. Il faut rappeler qu’en 1990, l’Etat a pris un arrêté interdisant la surcharge et le transport mixte sur toute l’étendue du territoire national. Avec le résultat qu’on voit aujourd’hui !

Le phénomène court toujours. Jusqu’à quand ? Là est toute la question. En attendant, l’insécurité demeure et fait courir de graves dangers aux populations.

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