Après avoir déposé son avis de grève dans le secteur de l’Education pour ce jeudi 9 janvier, le Secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) Aboubacar Soumah a reçu ce mercredi 8 janvier une délégation gouvernementale, composée du ministre de l’Education nationale Mory Sangaré, de celui du Travail Lansana Komara ainsi que de Billy Nankouma Doumbouya, de la Fonction Publique.
Une délégation gouvernementale venue demander de surseoir à la grève pour retourner autour de la table de négociations dès le lundi prochain. Ce qu’Aboubacar Soumah aurait rejeté, tout en appelant ses collègues au respect du mot d’ordre de grève à compter de ce jeudi.
Interrogé par notre reporter à propos de ce conciliabule, le leader syndical Aboubacar Soumah parle d’une rencontre informelle.
«Ils étaient venus nous dire de sursoir à notre mot d’ordre de grève, pour aller sur la table de négociation dès lundi. Notre mot d’ordre de grève reste maintenu. Nous leur avons dit de nous faire une proposition concrète sur les huit millions de francs guinéens que nous réclamons comme salaire de base pour tous les enseignants et l’intégration sans condition de tous les enseignants contractuels à la fonction publique. Sans aucune contreproposition, le gouvernement nous demande de sursoir à notre mot d’ordre de grève et de reprendre les négociations le lundi à venir. Nous demandons une proposition concrète et l’engagement des enseignants contractuels à la fonction publique», a-t-il clamé.
Et de poursuivre : «nous lançons un appel à tous les enseignants et enseignants contractuels de respecter le mot d’ordre de grève qui doit commencer demain jeudi 9 janvier 2020. A cette occasion, j’invite tous les enseignants à resserrer les rangs et à ne pas se laisser intimider, parce que la machine d’intimidation est déjà mise en exécution dans tout le pays par le gouvernement. Aucun salaire ne sera gelé, c’est notre droit que nous réclamons conformément aux conventions internationales ratifiées par notre pays et conformément à notre Constitution, aux textes et statuts qui régissent le fonctionnement de notre organisation syndicale. Je demande aux enseignants de ne pas se laisser intimider par les Directeurs Préfectoraux de l’Education (DPE) qui sont responsables de toute cette mauvaise gestion des ressources humaines. Ce sont eux qui entretiennent tous les cas de fictifs que nous avons eu à déceler, et le résultat a été tripatouillé par le président de la commission de recensement du personnel enseignant Pr. Alpha Amadou Bano Barry (…). Pr. Bano a un agenda caché, il est venu avec des instructions fermes du gouvernement. Il s’agissait de tirer en longueur sur le processus de recensement qui a fait un an, du jamais vu. Deuxièmement, être dans la fourchette définie par le gouvernement en termes de salaire déjà proposé qui est de 450 000 fg. Faire en sorte que la somme du nombre d’enseignants fictifs ne dépasse pas cette fourchette de 450 000 fg. Tous les cas de décès, d’abandon de poste et de fictifs que nous avons eus à engranger, il les a retournés aux DPE, aux Directeurs Communales de l’Education (DCE) et aux Inspections Régionales de l’Eduction (IRE) pour l’insertion. C’est ce qui nous a menés à démissionner du comité mixte du recensement du personnel enseignant. Nous avons en face un gouvernement qui ne veut pas prendre en compte nos revendications. Parce que ce que nous demandons, n’est pas de la mer à boire. Les huit millions de francs guinéens sont possibles sur le budget national. C’était même possible sur les cas de fictifs parce que Pr. Bano, lui-même, avait annoncé onze mille cas de fictifs, bien avant le début de recensement», peste Soumah.