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Soumah Annette alias ‘’Anny Kassy’’: la rappeuse se rappelle au bon souvenir de ses fans (Entretien)

Elle s’appelle Soumah Annette, couramment connue sous le pseudonyme de Anny Kassy, artiste, chanteuse de Rap, elle est née le 19 octobre 1979 à Conakry. Fille de Jean-Paul et de Henriette Pontoire, Anny Kassy est mariée et mère de 3 enfants dont 3 filles et 1 garçon.

Soumah Annette ‘’Anny Kassy’’, a fait ses études primaires à Mafanco et à l’école Unité Nongo. Elle a continué ses études secondaires à Unité Nongo pour les achever à Kérouané plus précisément à Banankoro (Gbenko). Elle a fait ses études du troisième cycle aux lycées Notre dame, Lavoisier de Dixinn et de Yimbaya, pour enfin terminer ses études universitaires à l’Université Général Lansana Conté (UGLC).

Depuis un temps, Anny Kassy loin des scènes, vit en France et exerce le métier de couturière et de coiffeuse. Joint par mail, Elle a répondu aux séries de questionnaires de votre site électronique Guinéenews. Découvrez cette grande chanteuse du rap, qui très jeune a émerveillé le public guinéen sur toutes les places réservées à cet effet. Dans cette interview, elle nous relate comment toute petite en compagnie de son père, elle est venue à la musique et quelles sont ses idoles qui lui ont booster vers cette passion.

Anny Kassy nous parle aussi de son parcours qui a connu tout au début un échec, qui lui a permis de développer d’utiles relations qui ont servi pour la suite.

La chanteuse Anny Kassy parle des raisons de son choix de ce genre musical, la définition du rap, ses sources d’inspirations et livre sa discographie.

Depuis 2013, Anny Kassy vit avec sa petite famille en France. Elle a préféré garder secret, les motifs qui lui ont conduit dans cette aventure et néanmoins, elle nous relate comment elle parvient à joindre les deux bouts, en somme quelles sont ses sources de revenus.

Son dernier album qui date de 2014, explique à suffisance sa rareté sur le marché du disque. Anny Kassy déroule les causes de cette longue absence, présente ses excuses à ses nombreux fans et promet de leur revenir très bientôt.

En fin d’interview, Anny Kassy dévoile son regard sur la nouvelle génération de rap, ses vœux quant à la venue du Ministre rappeur à la tête du Département de la Culture, confirme son adhésion au Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs (BGDA), en attendant sa souscription au contrat d’Assurance BGDA-NSIA ASSURANCES et expose les avantages liés à la pratique de la musique. Lisez !    

Guinéenews : vous êtes venue à la musique très jeune et expliquez-nous ce qui vous a réellement motivé ?

Anny Kassy : je suis venue dans la musique par curiosité et par amour. En compagnie de mon père, je faisais partie de la chorale de l’église. A l’époque, j’aimais assister aux concerts hip hop. En voyant les Négros spirituels et Loulouta du groupe Légitime défense, elles furent mes sources d’inspiration et du coup, je me suis lancée dans la danse, sans aucune hésitation.

Guinéenews : décrivez- nous votre parcours dans le domaine de la musique ?

Anny Kassy : au départ, on n’avait formé un petit groupe dénommé ‘’RAS Broders’’, composé de 3 membres dont mon petit frère Richard, son ami Alhassane et moi. Cette initiative ou première tentative n’a pas marché du tout. Néanmoins ce regroupement a abouti à de fructueuses rencontres, lors de l’enregistrement du son du groupe au studio BBC de Dixinn. Ce jour-là, nous étions accompagnés par mon grand Tarek, du groupe ‘’ Les dangers de Coléah’’, qui m’a présenté son ami Tonton Mody, qui devient plu tard mon encadreur, mon manager.

Avec le temps, on a travaillé et réalisé quelques concerts pour me faire connaitre au public. C’est ainsi que le 5 mai 2005, nous avions sorti l’album intitulé ‘’ Ghetto Khibarui’’ au palais du peuple.

Guinéenews : plusieurs genres musicaux sont embrassés par les artistes en Guinée. Pourquoi votre choix s’est porté sur le Rap ?

Anny Kassy : pour moi chacun est libre de ses choix musicaux. Je fais du rap et pendant que le genre hip hop est vaste et se compose de différents styles. Mon choix s’est donc porté sur le rap comme outil de dialogue car, il est plus parlé que chanté. Les messages passent et sont souvent entendus.

Guinéenews : pouvez-vous nous définir selon votre entendement, ce que c’est que le Rap ?

Anny Kassy : le rap est ce genre musical qui vient du ghetto et qui s’inspire du quotidien. La galère, la souffrance, l’injustice entre autres sont quelques différents maux du bas peuple que le rappeur se donne le devoir de dénoncer à vive voix. Le rap c’est la musique de la rue.

Guinéenews : quelles sont vos sources d’inspirations et décrivez-nous votre discographie ?

Anny Kassy : je ne me mets pas de barrière pour mes inspirations. Je traite tous les sujets d’utilités sociales et j’écoute un peu de tout en musique (rap, soul, jazz…).

Je n’ai produit pour le moment que deux (2) albums. ‘’Ghetto Khibarui’’ (2005), ‘’Nimba’’ (2014) sur internet.

Guinéenews : depuis combien de temps vous vivez en dehors du pays et quelles sont les raisons qui puissent expliquer votre enjambée en dehors de nos frontières ?

Anny Kassy : je vis actuellement en France depuis 2013 avec ma petite famille. Les raisons sont personnelles et à ma seule discrétion.

Guinéenews : il n’est pas aisé de vivre à l’extérieur comme si c’était au pays. Comment joignez-vous les deux bouts, en somme quelles sont vos sources de revenu ?

Anny Kassy : ce n’est pas facile de vivre loin de chez soi, mais on découvre et on s’adapte au lieu de résidence. Je cherche aussi du travail et je galère comme les gens qui sont dans la même position de chômage que moi. Nous bénéficions aussi des aides de l’Etat et j’avoue, que ce n’est pas suffisant pour régler les factures et autres charges récurrentes et sans parler de la bouffe.  

Quant à mes sources de revenus, en attendant je ne peux compter que sur la vente de mes créations en couture et mes services de coiffures à domicile. Pour l’instant, la publicité ou le marketing de mes différentes prestations s’effectue de bouche à oreille et cela entre nous les proches.

Guinéenews : vous êtes rare sur le marché du disque.  Avez-vous atteint le gratin de la marmite à chanson, sinon, quelles sont vos perspectives ?

Anny Kassy : je n’ai pas abandonné et j’ai fait une longue pose à cause des maternités. En plus, l’éducation des enfants me prend assez de temps.

J’aime la musique et j’ai aussi des responsabilités en tant que mère car, j’adore les enfants. C’est vrai que je suis rare sur le marché du disque et je m’en excuse auprès de mes fans, vous auriez bientôt de mes nouvelles.   

Guinéenews : par rapport à votre génération, il y a des jeunes rappeurs qui ont émergé. Quel regard portez-vous sur cette nouvelle génération et quelle différence établissez-vous entre votre musique de Rap ?

Anny Kassy : c’est le combat qui continue avec la nouvelle génération. Les époques changent et les mentalités aussi.

Le mieux c’est qu’il y a plus de femmes aujourd’hui dans le milieu qui sont représentatives et je ne peux qu’en être fière. Je n’ai pas de leçon à donner à qui que ce soit. Mais, lorsqu’on est artiste en général, on doit inspirer les enfants qui voudraient plus tard te ressembler. Laissons de bonnes traces en musique.

Guinéenews : un rappeur à la tête du ministère de la Culture, de l’hôtellerie, du tourisme et de l’artisanat, quelles sont vos attentes par rapport à cette nomination ?

Anny Kassy : je souhaite que les choses changent positivement avec un artiste à la tête du ministère de la Culture. La jeunesse a besoin d’aller de l’avant.

Guinéenews : êtes-vous affiliée au BGDA et parallèlement avez-vous souscrit au contrat d’assurance entre le BGDA et NSIA-ASSURANCE, pour la couverture assurance maladie ?

Anny Kassy : oui je suis inscrite au BGDA et franchement vu l’éloignement, je n’ai pas souscrit à ce contrat entre le BGDA et NSIA-ASSURANCE par manque d’information. Ce n’est que partie remise car, cette assurance est nécessaire et indispensable pour les artistes en cas de prises en charge.

Guinéenews : ce métier vous rapporte-t-il des avantages ?

Anny Kassy : pour moi faire de la musique est une passion et plus qu’un métier. La pratique de la musique m’a toujours rapporté des recettes pendant les prestations. Autres avantages, c’est bien cette notoriété qu’elle me procure et ces tas de relations fructueuses qu’elle engendre. Ce sont ces quelques avantages non moins négligeables qu’il faille souligner.

 Interview réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews

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